L’isolement diplomatique d’Israël s’intensifie, à mesure que le drame humanitaire à Gaza s’aggrave. De la prise de distance de l’administration Trump aux menaces de sanctions de la France, du Royaume-Uni et du Canada, en passant par le réexamen de l’accord européen d’association avec Israël, la communauté internationale fait pression sur l’État hébreu.Au sein de l’Union européenne, les divergences sur la question israélo-palestinienne sont profondes.
Si certains États, comme l’Allemagne ou la Hongrie, restent des alliés inconditionnels d’Israël, d’autres, tels que l’Espagne ou l’Irlande, ont adopté des positions plus critiques. Cependant, à la lumière de la catastrophe humanitaire en cours à Gaza, une certaine convergence s’est amorcée.Le 20 mai 2025, l’UE a annoncé un réexamen de son accord d’association avec Israël, avec le soutien de 17 États membres, dont des pays traditionnellement alliés d’Israël, comme l’Autriche, la Slovaquie ou la Pologne.
L’initiative a été lancée par les Pays-Bas et reflète l’indignation croissante face aux actions israéliennes à Gaza. Cette décision marque un tournant par rapport à l’indifférence passée des Européens, et souligne la pression croissante exercée sur Israël.Les récentes actions israéliennes à Gaza ont renforcé le sentiment d’isolement. Israël a intensifié ses frappes aériennes dans l’enclave palestinienne, visant le Hamas tout en affectant gravement les infrastructures civiles.
Cette escalade des violences, couplée à des violations des droits humains largement documentées, a poussé plusieurs pays à envisager des sanctions. Le Royaume-Uni a suspendu ses négociations pour un accord de libre-échange avec Israël et convoqué l’ambassadrice israélienne, un geste symbolique de pression accrue. De leur côté, la France, le Royaume-Uni et le Canada ont évoqué des sanctions possibles et même la reconnaissance d’un État palestinien si les violations des droits humains continuent.
Bien que Trump ne mette pas officiellement la pression sur Israël, la situation humanitaire à Gaza, couplée aux critiques croissantes, pourrait faire évoluer la position américaine, notamment au sein du camp démocrate, de plus en plus mobilisé contre le gouvernement israélien.Malgré cette pression internationale, Israël semble rester inflexible. La diplomatie israélienne a rejeté les critiques européennes, les qualifiant d’incompréhension de la situation complexe à Gaza et accusant les Européens de soutenir indirectement le Hamas. Les autorités israéliennes insistent sur la nécessité de neutraliser une organisation terroriste et de garantir la sécurité de l’État hébreu.
Une pression croissante de la part de l’Europe
Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué l’initiative de l’UE, soulignant que celle-ci marque un refus des « politiques de blocus, de famine et de déplacement » imposées à Gaza. Pour de nombreux dirigeants européens, la situation est devenue une question de « crédibilité ». « La crédibilité même de l’action européenne sur le dossier ukrainien dépend de la fin d’un ‘deux poids, deux mesures’ qui a souvent été reproché à l’UE sur Gaza », explique Bertrand Badie, professeur à Sciences Po.
Maxime Prévot, le ministre belge des Affaires étrangères, a affirmé qu’il était « personnellement convaincu de la violation des droits humains à Gaza », bien qu’il ait insisté sur la nécessité de ne pas précipiter une décision. Le ministre néerlandais Caspar Veldkamp, à l’origine de la demande de réexamen de l’accord, a précisé que l’UE devrait envoyer un message clair à la fois à Israël et à la communauté internationale : la levée du blocus humanitaire est essentielle.
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