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Gaza : La faim pousse des milliers de Palestiniens à piller un entrepôt du Programme alimentaire mondial

Mercredi 28 mai, dans le centre de la bande de Gaza, des milliers de Palestiniens ont pris d’assaut un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Deir el-Balah. Sur les images tournées par l’AFP, hommes, femmes, enfants quittent les lieux les bras chargés de sacs de nourriture, de palettes de bois, de tout ce qui peut se transformer en calories ou combustible.

Le PAM, dans un communiqué, parle d’un « incident tragique » et évoque deux morts et plusieurs blessés, en cours de confirmation. Mais surtout, l’organisation lance un nouvel appel urgent à un accès humanitaire sécurisé, dénonçant l’impossibilité de répondre à une crise qui s’aggrave chaque jour.« Des hordes de gens affamés ont fait irruption dans l’entrepôt (…) à la recherche de produits alimentaires. »

Ce drame survient au lendemain d’une autre scène de chaos à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors d’une distribution d’aide par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis. Bilan : au moins trois morts et 47 blessés, pour la plupart par balles, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.Alors que le blocus israélien a été partiellement levé, les livraisons restent insuffisantes. « Ce sont des miettes pour une population au bord de la famine », déplore un responsable humanitaire. Sur les 800 camions autorisés à entrer à Kerem Shalom, moins de 300 ont pu atteindre les zones palestiniennes, paralysés par l’insécurité, les blocages et les tirs.

Dans les rues de Gaza, la colère le dispute à l’épuisement. Qasim Chalouf, un habitant présent lors du pillage, raconte avoir récupéré « cinq sacs de pois chiches et cinq kilos de riz », dans une scène d’anarchie totale. « Toutes les boîtes d’aide ont été éventrées, chacun prenait ce qu’il pouvait », dit-il, sans honte, juste avec le ton de celui qui tente de survivre.Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, l’avait prédit : « La faim, le désespoir et l’incertitude autour de l’acheminement de la prochaine aide alimentaire créent une situation de plus en plus instable. »

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