Quelque 2,8 milliards de personnes n’ont pas accès à un logement adéquat dans le monde, selon le rapport annuel 2024 d’ONU-Habitat, publié ce lundi 2 juin. Parmi elles, 1,1 milliard vivent dans des bidonvilles ou des habitats informels, une situation qualifiée de « principal défi du développement urbain durable ».
L’Afrique et l’Asie concentrent 90 % des habitants des bidonvilles, avec un déficit estimé à 170 millions de logements.« Le changement climatique, les conflits et les catastrophes naturelles continuent de déplacer des millions de personnes, les forçant à quitter leurs foyers à la recherche de sécurité, de stabilité et de meilleures conditions de vie », a déclaré Anacláudia Rossbach, directrice exécutive d’ONU-Habitat.Le rapport indique aussi que 318 millions de personnes sont sans-abri, un chiffre équivalent à la population des États-Unis. Plus largement, une personne sur quatre vit dans des conditions nuisibles à sa santé, sa sécurité et sa prospérité.
Sur le plan des services essentiels, 14 % des citadins et 40 % des ruraux n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Deux personnes sur cinq dans le monde vivent sans accès à des installations sanitaires décentes.« Un assainissement géré et sécurisé est fondamental pour le développement humain », souligne le rapport, en rappelant son rôle clé dans la lutte contre la pauvreté et la mortalité prématurée.
Repenser les politiques urbaines
Face à ce constat alarmant, ONU-Habitat appelle les États à repenser les politiques urbaines, la législation foncière et les financements pour mettre le logement et les services de base au cœur des priorités. Ces leviers sont jugés essentiels à la lutte contre les inégalités, mais aussi à l’action climatique et au développement durable.
D’ici 2040, 2 milliards de citadins seront exposés à des hausses significatives de température, ce qui rend l’accès à un habitat sûr encore plus critique.
Le plan stratégique 2026–2029 adopté récemment par l’Assemblée des États membres d’ONU-Habitat vise à accélérer l’accès au logement, à la terre et aux services de base, dans une perspective de justice sociale et climatique.
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