Cette année, à l’occasion de la Tabaski, le Roi du Maroc a lancé un appel exceptionnel : il recommande de s’abstenir de sacrifier le mouton ce vendredi, invoquant des raisons sociales et économiques. C’est la quatrième fois en cinquante ans qu’une telle recommandation est faite dans le royaume, bouleversant une tradition profondément ancrée.
La Tabaski, fête du sacrifice, est un moment clé pour les éleveurs marocains. Pourtant, cette année, l’appel royal invite à repenser cette pratique. La sécheresse persistante, la baisse du cheptel ovins et les difficultés économiques ont motivé cette décision, qui impacte toute la filière ovine.Youssef, éleveur dans une région rurale, témoigne : « Je n’ai pas mis mes bêtes en vente cette année. L’appel du Roi était attendu, mais il faut s’adapter. Nourrir mes moutons sans possibilité de les vendre pèse lourd sur mes finances. »
De nombreux éleveurs partagent ce constat, certains se résignant même à vendre à perte pour alléger leurs charges. Les répercussions ne s’arrêtent pas aux éleveurs. Transporteurs, commerçants et revendeurs ressentent aussi l’impact. Par ailleurs, dans certaines régions, les autorités locales ont pris des mesures strictes : à Agadir, par exemple, les marchés et abattoirs municipaux seront contrôlés ou fermés la veille et le jour de la Tabaski, afin d’encourager le respect de la recommandation royale.
Pour les familles, cette Tabaski se présente différemment. Loin des sacrifices traditionnels, certaines optent pour des alternatives comme le barbecue ou le pique-nique, notamment à cause de la hausse importante du prix des moutons, désormais inabordables pour beaucoup.
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