Si le diamant reste un symbole d’éternité, sa valeur sur le marché mondial s’érode. Depuis 2022, le secteur diamantaire traverse une crise prolongée, marquée par une baisse drastique de la demande. En première ligne, le Botswana, dont l’économie repose en grande partie sur l’exploitation de cette pierre précieuse, voit ses fondations économiques vaciller.
Debswana, la principale société diamantaire du pays – coentreprise entre l’État botswanais et le géant De Beers – a annoncé la suspension de ses activités sur certains sites. La production annuelle sera réduite de 15 millions de carats, soit une baisse de 40 % par rapport à 2023. Une décision rendue inévitable par la chute de 50 % du chiffre d’affaires de l’entreprise en 2024.Au cœur de cette crise : la montée en puissance des diamants synthétiques.
Produits en laboratoire à des coûts bien inférieurs, ils séduisent de plus en plus de consommateurs, notamment les jeunes générations, sensibles aux questions éthiques et environnementales. Résultat : les diamants naturels peinent à maintenir leur attractivité sur un marché de plus en plus concurrentiel.
Ce bouleversement impacte lourdement le Botswana, dont les diamants représentent 80 % des exportations et près d’un tiers des recettes fiscales. Déjà en 2024, le pays a enregistré un ralentissement économique significatif, avec une croissance de seulement 1 %, contre 2,7 % en 2023 selon le Fonds monétaire international.
Face à cette conjoncture défavorable, Gaborone est contraint de revoir ses prévisions de croissance et d’envisager une diversification de son économie. Apparemment, l’ « éternité » du diamant ne suffit plus à garantir la stabilité d’un modèle économique aujourd’hui remis en question.
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