À cinq mois de la présidentielle d’octobre 2025, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une crise politique aiguë. Ce samedi 7 juin, Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et ancien chef de l’État, a lancé un appel clair à la mobilisation populaire pour contester sa radiation de la liste électorale définitive.
Devant ses partisans réunis au stade Petit-Bassam, dans le quartier populaire de Port-Bouët à Abidjan, Gbagbo n’a pas mâché ses mots : « Soyez prêts pour la bagarre, parce qu’eux ils croient qu’on a peur, mais un moment il faudra qu’on envahisse toutes les rues d’Abidjan ». Ce cri de révolte traduit la colère d’un leader exclu, déterminé à ne pas laisser passer ce qu’il considère comme une injustice flagrante.
L’ancien président a qualifié sa radiation et celle d’autres figures majeures de l’opposition de provocations, dénonçant un verrouillage du jeu démocratique. « Ils ont publié une liste sans nos noms, ils veulent qu’on se batte, alors qu’ils sachent qu’on va se battre », a-t-il martelé sous les applaudissements de ses partisans. Il a également promis de tout faire pour empêcher la candidature du président sortant Alassane Ouattara.
Cette montée au créneau s’accompagne d’une vive réaction du pouvoir. Le secrétaire exécutif du RHDP, Cissé Bacongo, a attaqué Gbagbo en l’accusant de vouloir se présenter « pour satisfaire un ego ». De son côté, le gouverneur du district d’Abidjan a menacé : « Si l’opposition veut descendre dans la rue, nous y sommes déjà.
Si elle veut créer un coup d’État, on sera là pour les ramener à la raison ».L’exclusion de Laurent Gbagbo, mais aussi de Cheikh Tidjane Thiam, Guillaume Soro et d’autres leaders, pose une question cruciale sur la transparence et l’équité du processus électoral. Le spectre d’une contestation sociale massive plane désormais sur Abidjan, dans un climat où les rancunes et les divisions politiques se creusent.
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