Une tension inhabituelle a régné ce dimanche à Douala, capitale économique du Cameroun, alors que les partisans du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ont été empêchés de se réunir au siège régional du parti. Une importante présence policière et des unités de gendarmerie anti-émeutes ont été déployées pour bloquer l’accès aux locaux, où le leader du parti, le professeur Maurice Kamto, était attendu pour une réunion politique.
Malgré l’interdiction, des milliers de militants, majoritairement jeunes, ont tenté de franchir les barrages pour exprimer leur soutien à leur président national. L’ambiance est restée tendue pendant plusieurs heures. Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, l’ancien candidat à la présidentielle a été retenu à son domicile par les forces de sécurité, l’empêchant de rejoindre ses partisans.
« Les gens sont impatients de voir le président Maurice Kamto ici à son QG. Nous ne voulons pas de troubles, nous voulons juste qu’il nous salue », a déclaré un militant, M. Dontchou. Dès la veille, les autorités locales avaient interdit la circulation des motos-taxis dans plusieurs quartiers sensibles de la ville, ainsi qu’aux abords de l’aéroport international. Une mesure interprétée comme une tentative d’étouffer la mobilisation attendue autour de Maurice Kamto.
« Je ne comprends pas pourquoi le RDPC annonce son arrivée. Ce n’est pas au gouvernement de gérer cela. Kamto est un citoyen comme les autres », a dénoncé Robert Kouati, sympathisant du MRC.Pour l’universitaire Louison Essomba, cette réaction sécuritaire découle des déclarations faites par Kamto lors d’un récent meeting à Paris, le 31 mai dernier.
« Si j’étais une autorité administrative, j’aurais laissé le rassemblement se faire dans le calme. Cette surenchère montre que Kamto reste un acteur politique central », a-t-il estimé.
Les autorités, de leur côté, justifient l’interdiction en expliquant que le MRC n’avait pas effectué de déclaration préalable, comme l’exige la réglementation sur les réunions publiques.
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