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France : Sarkozy exclu de la Légion d’honneur après sa condamnation

L’exclusion de Nicolas Sarkozy de la Légion d’honneur, officialisée ce dimanche 15 juin par un arrêté publié au Journal officiel, marque une rupture symbolique majeure dans l’histoire politique française. Condamné définitivement à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire des écoutes, l’ancien président de la République (2007-2012) devient le deuxième chef d’État à être radié de la plus haute distinction nationale, après Philippe Pétain en 1945.

Dans une déclaration transmise à l’AFP, son avocat, Me Patrice Spinosi, a indiqué que l’ancien chef de l’État « prend acte » de cette décision, tout en rappelant que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) n’a pas encore statué sur son recours. « La condamnation de la France [par la CEDH] impliquerait la révision de la condamnation pénale prononcée à l’encontre de M. Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’honneur, l’une n’étant que la conséquence de l’autre », précise l’avocat.

La radiation découle d’une règle claire du code de la Légion d’honneur : toute personne condamnée à une peine d’au moins un an de prison ferme est automatiquement exclue. En mars dernier, le Grand chancelier de la Légion d’honneur, le général François Lecointre, avait rappelé que cette sanction est « de droit » et non discrétionnaire. Sarkozy avait été reconnu coupable d’avoir tenté, en 2014, d’obtenir des informations confidentielles auprès d’un magistrat de la Cour de cassation en échange d’un appui pour un poste à Monaco.

Son avocat, Me Thierry Herzog, ainsi que le magistrat Gilbert Azibert, ont également été condamnés à la même peine, et exclus eux aussi des ordres nationaux.

Une onde de choc politique

La décision, bien que prévisible depuis le rejet du pourvoi en cassation en décembre dernier, provoque une onde de choc, notamment à droite. Le nouveau secrétaire général de LR, Othman Nasrou, a exprimé sa consternation sur franceinfo : « C’est une règle, mais c’est aussi une honte pour un président qui ne mérite pas ce type de décision. » La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, ancienne sénatrice LR, a fustigé la comparaison « indigne » avec le maréchal Pétain. « La décision est automatique. Elle s’applique parce que le code l’impose. Mais la portée symbolique est douloureuse », a-t-elle déclaré sur LCI.À gauche, en revanche, la satisfaction domine.

Le député écologiste Benjamin Lucas a salué un acte de justice républicaine : « La République doit priver de ses privilèges celui qui a trahi le serment de probité qui lie le peuple à ses élus », a-t-il écrit sur X. De son côté, Manuel Bompard (LFI) a souligné que « la justice ne doit pas s’adapter au statut social ou politique ».L’ultime espoir pour Nicolas Sarkozy repose désormais entre les mains des juges de Strasbourg.

Si la CEDH conclut à une violation de ses droits fondamentaux, l’affaire pourrait être réexaminée en France, ce qui rouvrirait potentiellement la question de sa radiation des ordres nationaux. Mais une telle issue reste incertaine, tant en termes de calendrier que de fond.

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