Le mercredi 18 juin 2025, un officier de police de haut rang a comparu devant un tribunal pour répondre de la mort du blogueur Albert Ojwang, décédé lors de sa garde à vue. Malgré cette avancée judiciaire, la colère populaire ne faiblit pas au Kenya, où les manifestations contre les violences policières se poursuivent. Albert Ojwang, arrêté le 6 juin dans l’ouest du Kenya pour avoir diffusé, selon la police, de « fausses informations » sur un haut responsable, a été retrouvé mort au commissariat central.
Les autorités ont d’abord imputé sa mort à un accident, affirmant qu’il s’était cogné la tête contre un mur de sa cellule. Cependant, un rapport d’autopsie a réfuté cette version officielle. L’arrestation de Samson Talam, responsable de la cellule où le blogueur était détenu, a eu lieu vendredi dernier. Le procureur a demandé son maintien en détention pendant 15 jours pour poursuivre l’enquête. Mais pour de nombreux observateurs, cela ne suffira pas à calmer la tension grandissante.
« Ce que veulent les manifestants n’a pas encore été fait », estime l’analyste politique kenyan Herman Manyora. Selon lui, l’absence de démission ou de sanction forte à l’encontre de hauts responsables, comme l’inspecteur général adjoint Eliud Kipkoech Lagat, entretient la colère. Depuis plusieurs semaines, la jeunesse kényane manifeste avec détermination contre l’impunité policière. Les forces de l’ordre ont souvent répondu par une répression sévère, usant de gaz lacrymogènes et de balles réelles, et parfois en recourant à des hommes de main pour intimider les protestataires.
L’affaire Albert Ojwang cristallise un ras-le-bol profond face aux violences policières et à la gestion de la sécurité par le gouvernement. La jeunesse, déterminée à obtenir justice et réformes, continue de faire entendre sa voix dans les rues du Kenya.
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