Les frappes américaines en Iran, ont provoqué une onde de choc. Alors que les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne tentent de réagir d’une seule voix, les divergences sur la gestion du conflit israélo-palestinien et la place de l’Iran sur l’échiquier diplomatique révèlent les divergences d’une Europe tiraillée entre principes, prudence et réalpolitik.
L’opération militaire américaine baptisée « Marteau de minuit » en Iran a provoqué une onde de choc dans les capitales européennes. Réunis en urgence ce lundi 23 juin 2025 à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont tenté de réagir à la nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient. L’opération américaine, non coordonnée avec les Européens, divise les chancelleries. Si tous appellent à la retenue, les positions divergent sur le fond. Le Français Jean-Noël Barrot s’est montré ferme : « La France n’a ni participé à ces frappes ni à leur planification. Nous appelons à l’arrêt des frappes. »
À l’inverse, l’Allemagne adopte un ton plus compréhensif vis-à-vis de Washington. Le ministre Johann Wadephul considère que « l’Iran a franchi des lignes rouges » en refusant de négocier, et que les frappes sont peut-être une conséquence de cette attitude.
Ukraine : une guerre oubliée?
Invité exceptionnel du Conseil, le ministre ukrainien Andrii Sybiha a rappelé la violence du conflit dans son pays, évoquant « une nouvelle nuit de frappes russes sur Kiev, sept morts ». Il a exhorté les Européens à maintenir la pression maximale sur Moscou par sanctions, isolement et création d’un tribunal spécial.Mais l’Ukraine craint d’être éclipsée par les tensions au Moyen-Orient. Le Polonais Radoslaw Sikorski a mis en garde contre une distraction stratégique dont profite la Russie pour intensifier ses attaques.Kaja Kallas, la Haute Représentante de l’UE, a tenté de rassurer : « 80 % de l’initiative sur les munitions a été livrée à l’Ukraine ».
Elle a également évoqué la préparation d’un 18e paquet de sanctions contre la Russie.Entre l’Iran, Israël, Gaza et l’Ukraine, l’Union européenne navigue à vue. Si tous privilégient la diplomatie, les désaccords fragilisent la capacité collective à peser sur les crises.
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