Accueil Politique & Société Conflit judiciaire au Gabon : La famille Bongo porte plainte pour torture, l’État riposte pour détournement
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Conflit judiciaire au Gabon : La famille Bongo porte plainte pour torture, l’État riposte pour détournement

Depuis l’ouverture en janvier 2025 d’une information judiciaire à Paris visant des faits de tortures, actes de barbarie, enlèvement et séquestration en bande organisée, les juges d’instruction avancent dans leurs investigations, selon les avocats de la famille Bongo. Ces derniers, notamment Mes François Zimeray, Pierre-Olivier Sur, Catalina de la Sota et Clara Gérard-Rodriguez, ont exprimé leur « satisfaction face au travail des juges » auprès de l’AFP.

D’après une source proche du dossier, les enquêteurs ont pu établir des dates, identifier des faits précis et déterminer des responsables des violences dénoncées. Depuis le putsch du 30 août 2023 qui a renversé Ali Bongo, alors président du Gabon, la famille Bongo dénonce des actes de torture subis notamment par Sylvia et Noureddin Bongo, parmi lesquels « électrocution », « simulation de noyade », « étranglement » et « privation de nourriture ».

Selon Me Zimeray, certains ont été détenus « dix-huit mois à deux sans sortir d’un sous-sol ».Les avocats ont transmis aux magistrats instructeurs une liste de suspects impliqués dans ces actes. Des demandes d’auditions auprès des autorités gabonaises sont prévues, et en cas d’absence de coopération, des mesures plus coercitives, telles que des mandats d’arrêt internationaux, pourraient être envisagées.

Par ailleurs, Sylvia et Noureddin Bongo, mis en cause pour détournement de fonds publics, ont été libérés sous contrôle judiciaire, un régime qui « n’interrompt nullement » la procédure, a précisé le procureur général de Libreville.Depuis son renversement, Ali Bongo est assigné à résidence dans sa villa à Libreville. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais président du Gabon, a nié toute forme de torture et assure que les membres de l’ancienne famille présidentielle bénéficieront d’un procès équitable.

Par ailleurs, la famille Bongo est également au cœur d’une autre procédure judiciaire à Paris, concernant la présumée acquisition illégale de biens en France. Cette instruction, ouverte en 2010, a été clôturée fin mars 2025 et le parquet national financier doit bientôt rendre ses réquisitions.

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