Accueil Politique & Société Inculpés d’espionnage en Iran Deux Français au cœur d’un bras de fer diplomatique
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Inculpés d’espionnage en Iran Deux Français au cœur d’un bras de fer diplomatique

Après plus de trois ans de détention dans des conditions jugées inhumaines, Cécile Kohler et Jacques Paris ont été officiellement inculpés par les autorités iraniennes. Leur famille redoute une condamnation à mort imminente, alors que les relations entre Paris et Téhéran sont au plus bas.Ce mardi, les autorités iraniennes ont annoncé l’inculpation de Cécile Kohler et Jacques Paris pour espionnage au profit d’Israël, complot contre le régime et corruption sur terre trois chefs d’accusation passibles de la peine de mort selon le droit iranien.

« C’est la première fois que l’Iran indique officiellement pour quel pays ils sont accusés d’espionner », a souligné Noémie Kohler, sœur de Cécile, dans une interview à l’AFP. « Depuis des mois, on leur annonçait un verdict extrêmement sévère qui ne venait jamais. Cela les maintenait dans un état de terreur psychologique constant. »Arrêtés en mai 2022, à la fin d’un séjour touristique, les deux Français sont incarcérés en Iran depuis plus de trois ans.

D’abord détenus à la prison d’Evin, à Téhéran  tristement célèbre pour ses traitements inhumains ils ont récemment été transférés après que le site a été partiellement évacué en raison de frappes israéliennes dans le cadre de la récente guerre des 12 jours.« Ils ont entendu trois frappes qui ont fait trembler les murs de leur cellule », rapporte Noémie Kohler. « Cécile ne dort plus depuis. Elle est en état de panique permanente. »Cécile Kohler a été brièvement transférée à la prison de Qarchak, connue pour ses conditions de détention déplorables, avant d’être déplacée de nouveau. Jacques Paris, lui, a été envoyé dans un lieu inconnu, seul, sans meubles, dormant à même le sol.

Une visite consulaire française a pu avoir lieu mardi au pénitencier de Bozorg, au sud de Téhéran. C’est la première fois que Cécile et Jacques étaient réunis lors d’un entretien diplomatique, qui n’a duré que 35 minutes et s’est tenu sous haute surveillance, selon le Quai d’Orsay.« Jacques a insisté sur l’extrême dureté de ses conditions de détention », précise sa famille. « Nous sommes extrêmement inquiets pour leur santé psychique.
« C’est clairement un message envoyé à la France », analyse Thierry Arnaud, éditorialiste en politique internationale pour BFMTV. « L’Iran reproche à Paris de soutenir Israël et de ne pas condamner les frappes récentes sur son territoire. » Pour Noémie Kohler, la situation est critique :
« Ils sont en danger de mort, à la fois à cause des bombardements et à cause de cette condamnation à mort qui les menace. »

« On espère que la France ne lâchera rien, et mobilisera tous les leviers diplomatiques possibles. »Cécile Kohler, 40 ans, professeure de lettres originaire de l’Est de la France, et Jacques Paris, 72 ans, son compagnon, sont aujourd’hui au cœur d’un bras de fer diplomatique entre Paris et Téhéran. Leur sort pourrait dépendre autant de la justice iranienne… que des tensions géopolitiques régionales.

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