Le Parlement français a voté à l’unanimité, lundi 7 juillet, la restitution d’un tambour sacré ivoirien, saisi en 1916 par les autorités coloniales. Une décision historique qui relance le débat sur les restitutions d’œuvres africaines.
Plus de cent ans après avoir été saisi par l’administration coloniale, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à regagner la Côte d’Ivoire. Le Parlement français a adopté à l’unanimité, ce lundi 7 juillet, une loi autorisant la restitution de cet objet sacré, qui servait à transmettre des messages rituels et alerter les villageois en période de crise ou de mobilisation. Cette loi permet de déclasser le tambour des collections publiques, en contournant le principe d’inaliénabilité des biens culturels de l’État, ouvrant la voie à son retour au pays d’origine en 2025.
Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kilos, le Djidji Ayôkwé est originaire de l’ethnie ébrié. Il avait été volé en 2016, puis envoyé en France en 1929, d’abord exposé au musée du Trocadéro, puis au musée du quai Branly, où il est conservé depuis, dans une caisse, après une restauration en 2022.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a profité de ce vote pour annoncer la présentation imminente d’un texte de loi-cadre sur les restitutions, attendu “d’ici la fin juillet” et qui devrait être examiné “dès l’automne” au Parlement. Cette loi vise à accélérer le processus de restitution des œuvres africaines pillées durant la période coloniale, souvent ralenti par des procédures complexes et un manque de volonté politique.
“Je sais que l’essentiel des attentes se porte aujourd’hui vers cette loi-cadre”, a déclaré la ministre, en appelant à éviter toute “instrumentalisation des débats”.
Laisser un commentaire