Jacques Koami Koutoglo n’avait que 15 ans. Passionné de football, il rêvait d’un avenir meilleur. Mais son nom s’ajoute désormais à la longue liste des jeunes victimes des violences d’État au Togo. Mort dans le tumulte des récentes manifestations contre les réformes constitutionnelles, il symbolise la souffrance d’une jeunesse réprimée pour avoir osé défier un régime autoritaire.
Son corps, retrouvé dans une lagune proche de chez lui à Be à Lomé , portait des traces évidentes de violences. Sa famille affirme qu’il ne participait pas aux manifestations et accuse les forces de l’ordre d’avoir causé sa mort dans une répression aveugle.Depuis l’adoption d’une réforme créant un poste présidentiel à durée indéterminée, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, fait face à une contestation grandissante, notamment chez les jeunes inspirés par les révoltes populaires en Afrique de l’Ouest.
Mais la réponse du régime est brutale : arrestations arbitraires, passages à tabac, perquisitions et violences généralisées.Les organisations de la société civile dénoncent une « architecture répressive » qui banalise les abus et cultive l’impunité. Au moins cinq personnes sont mortes durant les manifestations, mais le gouvernement refuse d’assumer sa responsabilité, évoquant des noyades et promettant une enquête jugée insuffisante.
La famille de Jacques, déterminée à obtenir justice, a annoncé son intention de porter plainte et de réclamer une enquête indépendante. Face à la répression, la colère et la détermination de la jeunesse togolaise restent intactes. De nouvelles manifestations sont prévues les 16 et 17 juillet, preuve que la lutte pour la démocratie continue malgré le lourd tribut payé.
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