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Guerre des prix entre GoZem et Yango : Un tarif plancher va être fixé pour calmer tout le monde

Les plaintes s’accumulent depuis plusieurs mois au sein du secteur VTC au Bénin. Tarifs en chute libre, commissions inchangées, conditions de travail de plus en plus précaires : les conducteurs de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) tirent la sonnette d’alarme. Alerté par cette situation, le ministre conseiller Jacques Ayadji a pris l’initiative d’organiser une rencontre inédite entre les deux principales plateformes opérant dans le pays, GoZem et Yango, et les représentants des chauffeurs.

La réunion, tenue dans un climat à la fois tendu et franc, a permis de poser les jalons d’une future régulation. Dès l’ouverture, Jacques Ayadji a planté le décor :« J’ai reçu une dénonciation des conducteurs VTC. Ce qu’ils vivent aujourd’hui résulte du jeu de la concurrence entre les plateformes. Pour illustrer, un trajet de Iita à Dantokpa est facturé à 500 F Cfa, dont une part revient à la plateforme. »Le ministre a rappelé que l’État ne pouvait rester spectateur face à une situation qui met en péril le gagne-pain de milliers de familles.

Maxi Agbla, responsable du Syndicat national des conducteurs VTC du Bénin, a exprimé la détresse de ses collègues :« Nous sommes en détresse. À ce rythme, il nous est même difficile d’assumer notre rôle de père de famille. »Selon lui, le marché était relativement équilibré jusqu’en 2023, époque à laquelle GoZem était seul opérateur, avec des tarifs jugés corrects :
• 1 000 F Cfa pour une course basique
• 1 200 F pour une course climatisée
• 2 500 F pour le confort

Mais depuis l’arrivée de Yango, tout a basculé. Les tarifs ont chuté, tandis que les coûts d’exploitation explosent : carburant à 690 F Cfa le litre, visite technique à 15 000 F, assurance jusqu’à 70 000 F.Anne-Marie, conductrice VTC, renchérit :« Avec Yango, c’est encore pire : certaines courses sont rémunérées à 300 ou 400 F Cfa.

Ce n’est plus une activité rentable. Interrogée sur ces pratiques tarifaires, Zanyiwe Asare, représentante de Yango, a évoqué des problèmes techniques liés à l’application et une modélisation économique différente, sans entrer dans les détails. Une réponse jugée hors-sujet par Jacques Ayadji :« Le fonctionnement de l’application n’est pas l’objet de notre rencontre. Il faut faire preuve de bonne foi et répondre à la détresse des chauffeurs. »

De son côté, Didier Thèsè, PDG de GoZem, a justifié la baisse des prix par la pression concurrentielle :« Dans un marché libre, quand un concurrent arrive avec des prix cassés, vous devez vous aligner ou disparaître. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous l’avons fait. » Pour sortir de cette impasse, le gouvernement a décidé d’amorcer une régulation du secteur. Jacques Ayadji a annoncé le lancement d’un cadre légal :« Nous allons mettre en place un tarif plancher. D’ici là, je demande à tous les acteurs de faire des propositions concrètes de tarifs. Ensuite, chaque plateforme pourra ajuster ses marges selon la concurrence, mais sur une base minimale équitable. »

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