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Cameroun : À 92 ans, Paul Biya s’accroche au pouvoir, et refuse de passer la main

Alors qu’une majorité de Camerounais a moins de 25 ans, le président Paul Biya, 92 ans, confirme sa volonté de rester aux commandes. Une nouvelle candidature qui creuse un peu plus le fossé entre une élite vieillissante et une jeunesse en quête de renouveau.

À 92 ans, Paul Biya briguera un nouveau mandat à la présidence du Cameroun. L’annonce, publiée tard dans la soirée du dimanche 13 juillet via ses comptes officiels sur les réseaux sociaux, a immédiatement suscité une vague de réactions dans le pays, entre soutien inébranlable et appels appuyés à la transition. Président depuis 1982, Paul Biya est aujourd’hui le chef d’État en exercice le plus âgé du monde.

Sa nouvelle candidature pour l’élection présidentielle prévue en octobre prochain relance le débat sur l’alternance politique dans un pays dirigé par le même homme depuis plus de quatre décennies. Dans les rues de Yaoundé, de nombreux Camerounais continuent d’exprimer leur loyauté à l’homme fort du régime. Pour certains, Paul Biya reste un garant de stabilité dans un environnement régional souvent secoué.

« On va voter Paul Biya, parce que c’est le meilleur président », assure Bernice, une habitante de la capitale.« Pour moi, il est un roi. Un roi ne quitte pas le trône », renchérit Paul Martin Bengono. Mais l’annonce de cette énième candidature ne fait pas l’unanimité. De nombreux Camerounais, en particulier parmi les jeunes et la société civile, y voient un signe de blocage politique.« À son âge, Son Excellence devrait se reposer.

Le pays a besoin d’un nouveau souffle », estime Hen François, enseignant à Yaoundé. L’opposition, pour sa part, dénonce une annonce trop informelle, faite sans discours officiel ni apparition publique. Une manière, selon certains, de minimiser les interrogations sur la santé du chef de l’État.« C’est surprenant qu’une décision aussi lourde soit faite par un simple post Facebook.

Cela interroge sur sa capacité réelle à diriger », réagit Beranger Simo, militant d’opposition.Les candidats à la présidentielle n’ont désormais plus que huit jours pour déposer leurs dossiers. La présence de Paul Biya dans la course redistribue les cartes dans un paysage politique marqué par la fragmentation et la résignation.

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