Le ministère américain de la Sécurité intérieure a annoncé, ce mardi 16 juillet, l’expulsion de cinq hommes vers l’Eswatini, une petite monarchie d’Afrique australe, dans le cadre de son nouveau programme de déportation vers des pays tiers. Cette opération, la deuxième du genre depuis une première décision de la Cour suprême américaine, relance les débats sur la légalité et l’éthique de ces transferts vers des États sans lien apparent avec les individus concernés.
Les cinq personnes expulsées originaires du Vietnam, de Cuba, du Yémen, de Jamaïque et du Laos ont toutes été condamnées pour des crimes aux États-Unis. Leurs pays d’origine ayant refusé de les reprendre, l’administration américaine a décidé de les envoyer vers un État tiers, l’Eswatini, qui n’a aucun lien personnel ni juridique connu avec eux.Les cinq personnes expulsées originaires du Vietnam, de Cuba, du Yémen, de Jamaïque et du Laos ont toutes été condamnées pour des crimes aux États-Unis.
Leurs pays d’origine ayant refusé de les reprendre, l’administration américaine a décidé de les envoyer vers un État tiers, l’Eswatini, qui n’a aucun lien personnel ni juridique connu avec eux.Selon Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe à la Sécurité intérieure, ces hommes présentent un niveau de dangerosité tel que leur maintien aux États-Unis représentait une menace inacceptable.
L’annonce de cette opération intervient moins de deux semaines après une autre expulsion de huit hommes vers le Soudan du Sud, le 4 juillet, également dans le cadre de cette politique d’externalisation des expulsions. Ces actions ont été rendues possibles par la levée de restrictions judiciaires autorisée récemment par la Cour suprême des États-Unis.
Toutefois, ces pratiques soulèvent des critiques croissantes. Les défenseurs des droits humains dénoncent une opacité inquiétante autour des procédures, notamment l’absence d’informations sur les accords bilatéraux liant Washington aux pays d’accueil comme l’Eswatini. Les autorités de ce dernier n’ont pas encore réagi officiellement.
Si certains États africains, tels que le Nigeria, ont refusé de coopérer avec Washington sur ce dossier, d’autres, comme l’Eswatini ou le Soudan du Sud, semblent disposés à accueillir ces expulsés. Ce positionnement pourrait s’expliquer par des considérations diplomatiques ou financières, bien que rien n’ait été confirmé à ce stade.
L’Eswatini, dirigée d’une main de fer par le roi Mswati III depuis 1986, est régulièrement pointée du doigt par les ONG internationales pour son manque de libertés politiques et ses pratiques répressives. Le fait qu’un pays à l’environnement aussi fermé accepte de servir de terre d’accueil pour des expulsions controversées ne fait qu’accentuer les inquiétudes.
La politique de déportation vers des pays tiers, relancée récemment, s’inscrit dans la lignée des orientations de l’administration Trump, qui avait déjà plaidé pour la multiplication d’accords bilatéraux avec des pays africains et d’Amérique centrale. Cette stratégie vise à contourner les blocages diplomatiques ou juridiques rencontrés dans les procédures classiques de renvoi vers les pays d’origine.
Laisser un commentaire