Une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux ce dimanche 20 juillet 2025 a mis en lumière l’interpellation brutale de William McNeil Jr., un jeune homme noir de 22 ans, lors d’un contrôle routier survenu le 19 février dernier à Jacksonville, en Floride.
Ce qui avait débuté comme une infraction mineure des phares éteints et l’absence de ceinture a rapidement dégénéré en usage de force musclée de la part des forces de l’ordre. Sur les images captées par un téléphone portable, on voit la police briser la vitre du véhicule de William McNeil alors que ce dernier refuse d’en sortir, demandant à parler à un supérieur.
Quelques secondes plus tard, il est frappé au visage, extrait de force de son véhicule, puis violemment plaqué au sol. L’indignation a rapidement gagné les internautes, obligeant le bureau du shérif de Jacksonville à publier dès le lendemain les images des caméras corporelles des agents impliqués. Une enquête administrative a été ouverte.Selon ses avocats, William McNeil souffre d’une fracture dentaire, d’une commotion cérébrale et d’un traumatisme crânien.
L’étudiant en biologie a été inculpé de plusieurs délits mineurs, dont « résistance à l’arrestation sans violence », possession de marijuana (moins de 20 grammes), conduite avec permis suspendu, non-port de la ceinture de sécurité et conduite sans phares par mauvais temps.Il a plaidé coupable pour le chef de résistance à un agent et a été condamné à deux jours de prison.
L’affaire a rapidement été prise en charge par l’avocat Ben Crump, connu pour sa défense dans des affaires de violences policières raciales. « William était calme et coopératif. Pourtant, au lieu d’obtenir des réponses, il s’est fait briser sa vitre et frapper au visage », a-t-il déclaré.Son second avocat, Harry Daniels, a promis de « faire tout [son] possible pour obtenir justice ».
Un usage disproportionné de la force
Amnesty International s’est également exprimée sur X (ex-Twitter) : « Tous les agents qui ont recours au profilage et à une force excessive doivent être tenus responsables. Personne n’est au-dessus des lois. »Lors d’une conférence de presse tenue lundi, le shérif de Jacksonville, T.K. Waters, a indiqué que le procureur de l’État n’avait relevé aucune infraction pénale commise par les agents.
Toutefois, l’un des policiers présents, l’agent D. Bowers, a été temporairement démis de ses fonctions dans l’attente des conclusions de l’enquête administrative.Il a aussi insisté sur le fait que « les vidéos virales sur les réseaux sociaux ne montrent pas toujours l’intégralité du contexte ».Cette affaire rappelle, une fois encore, les tensions persistantes aux États-Unis entre les forces de l’ordre et les communautés afro-américaines. Pour de nombreux militants, elle symbolise une réalité trop familière : celle d’un usage disproportionné de la force dans des situations impliquant des citoyens noirs, même lors d’interactions de routine avec la police.
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