Les autorités togolaises ont interdit une marche pacifique prévue ce vendredi à Lomé, organisée par l’ONG Novation. Cette manifestation devait rendre hommage aux victimes des violences survenues lors des manifestations de fin juin, qui ont fait au moins sept morts, selon des sources issues de la société civile.
Dans une note officielle, le ministre de l’Administration territoriale, Awaté Hodabalo, justifie l’interdiction par la « sensibilité du contexte électoral » et par le caractère jugé problématique de l’itinéraire prévu, qui passait par des zones comme le marché de Bè et le boulevard Houphouët-Boigny.Le parcours initial devait relier Bè Kondjindji à Lavista Park, en passant par des quartiers populaires de Lomé.
La marche visait à commémorer les événements tragiques des 26, 27 et 28 juin 2025, lorsque des affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont secoué Lomé et d’autres villes du pays. Ces manifestations avaient éclaté à la suite de plusieurs semaines de tension, consécutives à l’arrestation brutale du rappeur engagé Aamron fin mai.
L’ONG Novation qualifie ce refus d’« injustifié » et dénonce une gestion inégalitaire des droits constitutionnels. Pour ses responsables, cette décision reflète une tendance inquiétante à réprimer les mobilisations pacifiques, notamment celles portées par la société civile.« C’est un signal d’alarme que nous ne pouvons pas ignorer », a déclaré un membre de l’organisation.Depuis la libération d’Aamron le 21 juin, le climat sociopolitique reste marqué par la méfiance et la crispation.
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