À trois mois de la présidentielle ivoirienne, un nouveau front contre un quatrième mandat d’Alassane Ouattara émerge. Lancé en juin dernier, le mouvement « Trop c’est trop ! » incarne la contestation la plus claire à ce jour face à la volonté du président sortant de briguer un nouveau mandat.
Porté par l’ancien président Laurent Gbagbo, 80 ans, ce mouvement a rapidement trouvé écho auprès de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, et Guillaume Soro, ex-Premier ministre en exil. Tous trois sont empêchés de se présenter à la présidentielle, le premier radié de la liste électorale pour cause d’ex-binationalité, les deux autres frappés par des condamnations judiciaires.
Leur alliance reflète une stratégie commune : s’opposer fermement à la candidature d’Ouattara, perçue comme un prolongement controversé d’un pouvoir jugé trop long.Depuis mars dernier, la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) tente de rassembler diverses forces d’opposition, mais le PPA-CI de Gbagbo est resté longtemps en retrait. Avec ce nouveau mouvement, Laurent Gbagbo réaffirme son rôle central dans l’opposition, bousculant les équilibres établis.
Le débat sur le quatrième mandat de Ouattara ne se limite pas à la seule contestation politique. Il cristallise également les interrogations sur la légitimité, la continuité démocratique et l’avenir institutionnel du pays. L’opposition accuse le pouvoir d’utiliser la justice et l’administration électorale pour écarter ses principaux rivaux.
Récemment, plusieurs jeunes cadres du PDCI-RDA ont été arrêtés, accusés de troubler l’ordre public, ce que le GPS de Guillaume Soro qualifie de tentative de musellement.Face à cette agitation politique, les programmes restent souvent en arrière-plan, éclipsés par les enjeux personnels et judiciaires. Certains candidats alternatifs essaient toutefois de se faire entendre, proposant des idées concrètes pour le développement économique et social du pays.
Laisser un commentaire