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AES–Cédéao : Fin de la période de grâce, le divorce consommé

Ce mardi 29 juillet 2025, marque la fin du délai de six mois laissé par la Cédéao aux trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) pour réintégrer l’organisation régionale. Sans surprise, aucun revirement n’a eu lieu.

Six mois après leur annonce fracassante de retrait, le Mali, le Burkina Faso et le Niger confirment leur rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le sursis offert par l’organisation, jusqu’à ce 29 juillet, pour permettre un éventuel retour volontaire, n’a pas été saisi. Les trois pays maintiennent leur cap vers une recomposition régionale.

En effet, malgré leur retrait acté le 29 janvier 2024, les trois pays bénéficient toujours, en pratique, de certains avantages liés à leur ancien statut de membres. En attendant l’issue des négociations, les passeports et cartes d’identité Cédéao restent valides, les règles de libre circulation sont encore appliquées, et les échanges commerciaux ne sont pas soumis à de nouveaux droits de douane.Seule mesure concrète à ce jour : les fonctionnaires maliens, nigériens et burkinabè employés par l’organisation ont été licenciés et devront quitter leur poste avant le 30 septembre 2025.

Pour le reste, les populations des pays de l’AES n’ont pas encore ressenti les conséquences réelles de la rupture. En mai dernier, une première session de consultations à Bamako entre la Cédéao et les trois pays de l’AES avait permis de jeter les bases d’un dialogue autour de plusieurs thèmes : politiques, juridiques, institutionnels, sécuritaires et économiques. Un « relevé des conclusions » avait été adopté, mais aucune rencontre officielle n’a suivi depuis.

Le dilemme

Le principal enjeu du bras de fer est clair : les États de l’AES veulent conserver un maximum d’avantages, notamment la libre circulation et l’accès aux programmes économiques régionaux, tout en se retirant politiquement de l’institution. Une équation difficile à résoudre pour la Cédéao, qui cherche à préserver l’équilibre entre fermeté et solidarité.« Accorder trop de concessions à l’AES reviendrait à encourager d’autres pays à claquer la porte », souligne un observateur.

À l’inverse, une posture trop punitive risquerait d’aggraver l’isolement des populations déjà confrontées à l’insécurité, à la pauvreté et à la rupture des partenariats internationaux.Outre les conséquences immédiates pour les citoyens et les entreprises, les négociations devront également trancher la question des dettes contractées auprès de la BIDC (Banque d’investissement et de développement de la Cédéao), ainsi que le sort des projets en cours de financement dans les trois pays.

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