À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin, les célébrations à Cotonou ont été marquées par un défilé militaire spectaculaire et un message de sincérité inédit du président Patrice Talon. En présence des plus hautes autorités, le chef de l’État a demandé pardon aux Béninois pour les limites de sa gouvernance, tout en appelant à l’unité nationale et à l’espoir pour l’avenir.
À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin, la Place des Amazones à Cotonou a vibré au rythme d’un défilé militaire impressionnant, mêlé à une cérémonie empreinte de solennité et d’émotion. Le président Patrice Talon, entouré des plus hautes autorités du pays, dont le président de la Cour constitutionnelle, le professeur Cossi Dorothé Sossa, a marqué les esprits en adressant un message de contrition rare dans l’histoire politique béninoise.Le défilé militaire a rassemblé plus d’une centaine de véhicules, quarante pelotons, ainsi qu’une dizaine d’aéronefs, sous le regard admiratif des officiels et des citoyens.
La présence d’une délégation ivoirienne a souligné la dimension régionale de l’événement. Le moment fort de la cérémonie a été le dépôt de gerbe au Monument aux Dévoués, un hommage solennel rendu par le président Talon aux héros et bâtisseurs de la nation.L’interprétation émotive de l’hymne national en langue adja a renforcé le sentiment d’unité dans la diversité culturelle du Bénin. La journée s’est clôturée par un déjeuner officiel au Palais de la Marina, dans une ambiance fraternelle et républicaine.
« Je ne suis pas Dieu !»
S’adressant à la presse à l’issue des célébrations, Patrice Talon a surpris par sa franchise. Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2016, il a exprimé des regrets publics, demandant pardon aux Béninois pour les insuffisances de sa gouvernance.« J’ai mobilisé toute mon énergie, mes idées, mes compétences. J’ai fait de mon mieux », a-t-il affirmé avec émotion. Reconnaissant ses erreurs et ses limites, le chef de l’État a insisté sur sa bonne foi tout en soulignant son humanité :« Je ne suis pas Dieu.
Je demande donc aux Béninois de me pardonner mes insuffisances. »Cette déclaration a donné une tonalité presque d’adieu à son discours, alors que son second et dernier mandat s’achèvera en mai 2026. Fidèle à sa parole, Patrice Talon a réitéré son engagement à respecter la Constitution et à ne pas prolonger son mandat.« Le pouvoir m’a épuisé… Personne ne me forcera à rester », a-t-il rappelé, invitant les citoyens à garder espoir en l’avenir.
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