Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a présenté, vendredi 1er août, un vaste plan de redressement économique et social. Objectif : relancer une économie frappée par une dette colossale, tout en renforçant la justice sociale et l’autonomie financière du pays.Pour concrétiser son plan, le gouvernement prévoit de mobiliser 5 600 milliards de francs CFA (environ 9 milliards d’euros) grâce aux appels à l’épargne publique et aux emprunts sur le marché régional.
L’objectif est de ramener le déficit à 3 % d’ici 2027, tout en maintenant l’attractivité du pays pour les investisseurs.
Ousmane Sonko a réaffirmé que le Sénégal tiendrait ses engagements internationaux, notamment dans le paiement de la dette, sans pour autant « brader ses ressources naturelles et foncières ».
Avec une dette publique estimée à près de 120 % du PIB et un déficit budgétaire atteignant 14 %, le Sénégal fait face à une situation financière préoccupante. Le taux de chômage atteint 20 %, tandis que plus d’un tiers de la population (35,7 %) vit sous le seuil de pauvreté.Avec une dette publique estimée à près de 120 % du PIB et un déficit budgétaire atteignant 14 %, le Sénégal fait face à une situation financière préoccupante.
Le taux de chômage atteint 20 %, tandis que plus d’un tiers de la population (35,7 %) vit sous le seuil de pauvreté.
Pour y répondre, le gouvernement a présenté une feuille de route structurée, inscrite dans le cadre de la stratégie nationale « Sénégal 2050 », lancée il y a dix mois. Le plan a été détaillé par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Parmi les mesures phares annoncées :
Réduction du train de vie de l’État
Fusion ou suppression de certaines structures publiques
Numérisation des services administratifs pour plus d’efficacité et de transparence.Côté recettes, l’État compte supprimer certaines niches fiscales et introduire de nouvelles taxes sur des secteurs ciblés : jeux de hasard, tabac, services de « mobile money ». Les visas payants pour les non-Africains et certains ressortissants du continent feront également leur entrée.
Priorité au pouvoir d’achat
Le plan comporte un important volet social destiné à soutenir les ménages les plus vulnérables. Le gouvernement prévoit :
La poursuite de la baisse du coût de la vie
Un meilleur financement des services sociaux de base
Un renforcement des aides sociales ciblées
Le gouvernement sénégalais entend financer à 90 % ce plan avec ses ressources nationales, en écartant pour l’instant tout recours à l’endettement extérieur. « Nous n’avons pas besoin du FMI », a affirmé Ousmane Sonko, alors qu’une mission du Fonds monétaire international est attendue fin août à Dakar.Le FMI avait suspendu ses décaissements en septembre, accusant l’ancien régime d’avoir dissimulé des données économiques sensibles, notamment sur la dette publique. Le gouvernement actuel rejette la faute sur l’héritage de Macky Sall, à la tête du pays de 2012 à 2024.
Laisser un commentaire