L’Arabie saoudite a procédé à 17 exécutions en seulement trois jours, un rythme d’exécution inédit depuis mars 2022, selon un décompte de l’AFP basé sur les annonces officielles. Ce lundi 4 août 2025, deux ressortissants saoudiens ont été exécutés à La Mecque pour « terrorisme », tandis que quinze autres personnes, majoritairement des étrangers, ont été mises à mort les jours précédents, principalement pour trafic de stupéfiants.
Cette flambée s’inscrit dans le cadre d’une campagne sévère contre la drogue lancée par Ryad en 2023, avec une attention particulière portée sur le captagon, une drogue très répandue dans le royaume. Depuis le début de l’année, 239 personnes ont déjà été exécutées, dont 161 pour des condamnations liées aux stupéfiants. En 2024, le royaume avait enregistré un record de 338 exécutions, un chiffre qui pourrait être dépassé cette année.
Pour les défenseurs des droits humains, cette intensification est particulièrement préoccupante. Jeed Basyouni, de l’organisation Reprieve, souligne que « l’année 2025 a vu une augmentation marquée des exécutions liées aux infractions sur les stupéfiants, notamment le cannabis, alors que la tendance mondiale est plutôt à la dépénalisation ». Elle dénonce un décalage important avec les évolutions internationales.
Face aux critiques, Ryad affirme que ces peines de mort ne sont prononcées qu’après épuisement de tous les recours et justifie ces mesures comme nécessaires pour garantir la sécurité du royaume face au trafic de drogue. Cependant, les ONG dénoncent une contradiction flagrante avec l’image de modernité que le pays tente de promouvoir à l’échelle mondiale.
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