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Gaza : Netanyahu face à la colère de la rue

Samedi 9 août, une foule immense s’est rassemblée à Tel-Aviv pour protester contre le dernier plan de guerre du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon les autorités israéliennes, l’armée se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza, au nord du territoire palestinien, ravagé par près de deux ans d’opérations militaires.

Une annonce qui a déclenché une vague d’indignation en Israël et à travers le monde.Les rues de Tel-Aviv ont résonné au son de slogans exigeant la fin de la guerre et la libération des 49 otages encore retenus par le Hamas. Le Forum des familles des otages évoque près de 100 000 manifestants présents samedi soir.

« Nous vous poursuivrons », a lancé Shahar Mor Zahiro, proche d’un otage tué, à l’adresse de Netanyahu. Sharon Cunio, ancienne otage dont le mari est toujours captif, a dénoncé une politique « ni morale, ni humaine, ni juive », accusant le gouvernement de sacrifier les otages pour des objectifs militaires.Le plan de Netanyahu repose sur cinq axes : désarmement du Hamas, libération des otages, démilitarisation de Gaza, contrôle sécuritaire israélien et mise en place d’une administration civile non liée au Hamas ou à l’Autorité palestinienne.

Pourtant, même au sein du gouvernement et de l’armée, les voix dissonantes se multiplient. Le chef d’état-major Eyal Zamir aurait mis en garde contre les risques élevés pour les otages et les soldats, lors d’échanges tendus avec les ministres d’extrême droite du cabinet de sécurité.Yaïr Lapid, chef de l’opposition, accuse Netanyahu de plonger le pays dans une « catastrophe » et d’aggraver la situation sans réelle stratégie de sortie.

Une situation humanitaire dramatique à Gaza

Sur le terrain, la situation continue de se détériorer. Plus de 61 000 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, depuis le début du conflit selon le ministère de la Santé du Hamas, chiffres jugés fiables par l’ONU. Le nord de Gaza, déjà largement détruit, est ciblé pour une nouvelle évacuation massive. Quelque 900 000 personnes y vivraient encore.

La population, déjà déplacée à plusieurs reprises, vit sous la menace d’une famine généralisée, selon l’ONU.Samedi, 37 personnes ont encore été tuées dans des frappes israéliennes, dont plusieurs civils attendant une distribution d’aide humanitaire. Douze civils ont notamment été tués près d’un point de passage dans le nord du territoire, touchés par des tirs israéliens.

Condamnation internationale

Le plan israélien a déclenché une condamnation immédiate à l’échelle mondiale. De l’Union européenne aux États-Unis, en passant par la Chine, la Russie et plusieurs pays arabes, de nombreuses chancelleries ont dénoncé une politique menaçant d’aggraver une crise déjà catastrophique.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a exigé l’abandon du plan, parlant d’une escalade qui mènerait à davantage de morts, de déplacements forcés, et de crimes atroces. L’Allemagne a annoncé la suspension des exportations d’armes vers Israël. Le chancelier Friedrich Merz a critiqué un plan devenu « difficile à justifier au regard des objectifs annoncés ».

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