L’armée nigérienne a annoncé, dimanche 10 août, avoir secouru 44 migrants en détresse, dont quatre femmes, dans le désert au nord du pays, non loin de la frontière libyenne. Ces personnes étaient bloquées depuis plus de 24 heures, après une panne de leur véhicule sur l’axe Madama-Dao, une route empruntée par les migrants subsahariens en route vers la Libye.Chaque année, des milliers de migrants traversent le nord du Niger dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Beaucoup sont victimes d’abandons, de violences ou de conditions extrêmes dans le désert. Les refoulements massifs de migrants opérés depuis le Maghreb, notamment par l’Algérie et la Libye, aggravent la situation humanitaire. Selon un communiqué militaire, une patrouille des forces armées nigériennes a découvert les migrants immobilisés en plein désert.
Une dizaine d’entre eux, partis chercher de l’eau et de la nourriture, avaient disparu. Ils ont finalement été retrouvés à la suite d’un ratissage dans un rayon de 20 kilomètres, certains dans un état critique de déshydratation.Les personnes secourues ont été prises en charge par l’armée, qui leur a fourni soins médicaux et vivres, avant de les transférer à Madama.
L’armée n’a pas précisé leur nationalité, mais ces migrants avaient pour destination la Libye, étape classique sur la route vers les côtes méditerranéennes et l’Europe.
En 2024, l’ONG Alarme Phone Sahara (APS) avait recensé 31 000 expulsions de migrants vers le Niger – un record. Et pour les six premiers mois de 2025, les autorités nigériennes font état de 16 000 refoulements, principalement depuis l’Algérie.Depuis novembre 2023, le Niger a abrogé la loi de 2015 qui criminalisait le trafic de migrants.
Cette décision du régime militaire au pouvoir a facilité les déplacements le long des routes migratoires, mais aussi réduit les protections pour les personnes vulnérables abandonnées dans le désert.
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