Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, a récemment révélé que 15 attaques menées par le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, proche d’Al‑Qaïda) ont été enregistrées depuis janvier. Ces frappes mortelles ont coûté la vie à 54 civils et 8 soldats, avec le nord du pays placé en état d’urgence sécuritaire depuis 2022.
Le président Faure Gnassingbé lui-même avait reconnu la gravité des attaques dès 2023. La persistance des violences indique un déficit dans l’anticipation et la réponse stratégique, nourrissant le sentiment de frustration généralisée. Selon les spécialistes, sans une réponse globale mêlant sécurité, développement et coopération régionale, la région reste un terrain favorable aux groupes djihadistes.
Trois facteurs essentiels favorisent l’implantation du terrorisme dans le nord-Togo :
Pauvreté et marginalisation : les zones frontalières souffrent d’un sous-investissement chronique, avec des services publics réduits et un accès limité à l’éducation et à l’emploi.
Isolement territorial : les frontières poreuses et mal surveillées facilitent la pénétration des groupes armés depuis le Sahel vers les zones côtières.
Économie de guerre : trafics de routes, d’armes, d’êtres humains ou de ressources naturelles génèrent des revenus lucratifs qui financent les groupes terroristes et créent des complicités locales.
Le nord-Togo n’est pas isolé : d’autres États côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire ou le Ghana sont eux aussi exposés à l’extension du terrorisme au départ du Sahel. L’absence d’une coordination régionale solide limite la résilience collective face à cette menace croissante.
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