La production nationale de riz connaît une forte croissance au Bénin, avec près de 60 % des besoins couverts. À Parakou, une rencontre stratégique réunit les acteurs du secteur pour structurer durablement la filière et relever les défis restants.
Depuis le lundi 11 août, Parakou accueille un atelier réunissant producteurs, transformateurs, autorités publiques et partenaires du secteur rizicole. La production de riz au Bénin a connu une forte hausse ces dernières années. Selon Idrissou Bako, coordonnateur national du Pdi-Cva, elle est passée de 204 310 tonnes en 2016 à plus de 525 000 tonnes en 2023. Le cap d’un million de tonnes est visé d’ici fin 2026.
Cette avancée résulte d’investissements importants dans les systèmes d’irrigation, les intrants et les infrastructures, combinés à un engagement fort des producteurs. Organisée par la Chambre nationale d’agriculture du Bénin (Cna-Bénin) avec l’appui du Projet de développement des chaînes de valeurs agricoles (Pdi-Cva), cette rencontre s’inscrit dans la dynamique nationale de structuration des interprofessions agricoles.
Objectif : repenser les textes fondamentaux de l’interprofession riz pour renforcer la gouvernance, améliorer la représentativité de tous les maillons de la filière et accélérer la marche vers l’autosuffisance alimentaire.Pour Achille Oniloudé, directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 4 (Atda 4), cette retraite représente « un moment clé pour s’assurer que les règles, objectifs et mécanismes de gouvernance de l’interprofession soient en phase avec les réalités actuelles ».
Il plaide pour une meilleure inclusion de tous les acteurs et une transparence accrue dans les prises de décision.Pascal Gbenou, président de l’interprofession riz, salue cette dynamique, tout en soulignant que des défis persistent, notamment sur le plan de l’organisation et de la commercialisation.
Des exportations illégales qui freinent la transformation locale
Malgré les efforts fournis, une partie significative du riz béninois continue d’être exportée de manière non contrôlée vers les pays voisins, notamment le Nigeria, le Togo et le Niger. Arnaud Togbé, représentant du ministère de l’Agriculture, alerte sur cette tendance qui nuit à la stratégie nationale de transformation locale et à la création de valeur ajoutée. « Il est crucial de structurer une interprofession forte, crédible, capable d’assurer la compétitivité du riz béninois tout en garantissant que les bénéfices économiques restent dans le pays », a-t-il déclaré, appelant à un engagement collectif de tous les acteurs.
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