Accueil Politique & Société Excision en Gambie : Le décès d’un bébé ravive le débat sur une pratique interdite
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Excision en Gambie : Le décès d’un bébé ravive le débat sur une pratique interdite

Le décès d’un nourrisson d’un mois, victime d’une mutilation génitale féminine dans le district de Kombo Nord, secoue la Gambie. La pratique, pourtant interdite depuis 2015, continue de faire des victimes, relançant un débat sociétal et politique encore très clivant.

Lundi, une fillette âgée d’à peine un mois est décédée des suites d’une hémorragie après avoir été excisée. Les faits se sont déroulés dans le district de Kombo Nord, où l’enfant a été conduite à l’hôpital trop tard pour être sauvée. Ce nouveau drame remet au centre de l’actualité la persistance de la mutilation génitale féminine (MGF) en Gambie.

En juillet 2024, une proposition de loi visant à dépénaliser les MGF a été soumise au Parlement gambien. Elle a été rejetée, mais a démontré la division profonde au sein de la classe politique et de la société. Si certaines voix défendent la pratique au nom de la culture et de la religion, d’autres réclament son éradication totale.La MGF est interdite en Gambie depuis 2015. La loi prévoit des peines allant jusqu’à la prison à perpétuité en cas de décès.

Malgré cela, la pratique reste largement répandue. Selon les chiffres de l’UNICEF publiés en 2024, 73 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont été excisées, ce qui place la Gambie parmi les dix pays au monde les plus concernés. Un taux alarmant qui illustre la force des traditions socioculturelles qui continuent de justifier ces mutilations, souvent réalisées clandestinement et dans des conditions sanitaires précaires.

44 000 décès liés à la MGF en Afrique en 2023

Une étude de l’Université de Birmingham publiée cette année révèle que 44 000 décès sont dus à des mutilations génitales féminines dans 28 pays africains en 2023. Ces décès sont principalement causés par des hémorragies, des infections, ou des complications lors des accouchements.Les organisations de défense des droits humains dénoncent une montée des pressions visant à revenir sur les acquis juridiques. Pour elles, ce retour en arrière serait dramatique pour les femmes et les jeunes filles du pays.

En Gambie, la dernière victime en date n’est qu’un nourrisson. Une mort tragique, qui pourrait espèrent certains  marquer un tournant. Mais sur le terrain, les résistances sont fortes. Le chemin vers l’éradication complète de la MGF reste semé d’embûches.« La douleur de cette petite fille ne doit pas être vaine », souffle une activiste gambienne, joint par téléphone. « Il faut que sa mort fasse avancer les choses, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec cette violence faite aux filles. »

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