À quelques semaines de l’élection présidentielle au Cameroun, prévue en octobre 2025, l’archevêque métropolitain de Douala, Mgr Samuel Kleda, brise le silence et lance un appel solennel face à la situation sociale et politique alarmante du pays.
Dans une lettre pastorale rendue publique le 8 août 2025, il met en garde contre un climat marqué par de profondes crises, une gouvernance défaillante et une démocratie en perte de sens.Pour Mgr Kleda, choisir un Président est un devoir citoyen crucial, déterminant pour bâtir une société juste, pacifique et prospère. Pourtant, le Cameroun entre dans ce scrutin dans un contexte lourd de souffrances : corruption endémique, crise anglophone, insécurité au Nord, inégalités sociales criantes, pauvreté, chômage, et fuite des cerveaux. L’archevêque décrit un pays « malade dans tous les domaines », en proie à « une mort lente » due à des « actes anti évangéliques » qui minent la vie sociale.
Un tableau sombre
L’archevêque condamne la « démocratie dévoyée », caractérisée par la violence institutionnelle, les intimidations et le silence coupable autour de la transparence et de la justice. Selon lui, la démocratie camerounaise est fragilisée par l’absence de dialogue entre les acteurs politiques, condition sine qua non pour construire la paix et le vivre-ensemble.Mgr Kleda rappelle également les deux grandes crises qui minent le pays : la crise anglophone qui perdure depuis 2017, et la menace terroriste dans la région de l’Extrême-Nord.
Il exhorte les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la paix, tout en invitant chaque citoyen à s’impliquer personnellement dans la quête d’un Cameroun réconcilié.Malgré le sombre tableau, l’archevêque met en avant l’espérance comme une vertu essentielle pour avancer.Mgr Kleda appelle chacun, citoyens et dirigeants, à assumer leurs responsabilités pour « un Cameroun meilleur ».
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