Volodymyr Zelensky est de retour à la Maison Blanche, cette fois déterminé à faire entendre la voix de l’Ukraine. Face à un Donald Trump pragmatique, tout juste revenu d’un sommet avec Vladimir Poutine en Alaska, le président ukrainien défend sa ligne rouge : pas de paix au prix de concessions territoriales.
Accueilli en début d’après-midi par Donald Trump, Volodymyr Zelensky est arrivé en costume sombre, comme pour marquer la gravité du moment. Le président ukrainien veut croire qu’une paix « solide et durable » est encore possible mais pas au détriment de la souveraineté de son pays. Pour lui, la Russie ne doit en aucun cas être « récompensée » pour son invasion.Trump, lui, affirme vouloir « la paix par la force » et envisage même une réunion trilatérale avec Poutine.
Il a réitéré son opposition à une intégration de l’Ukraine à l’OTAN et rejeté toute idée de retour de la Crimée sous contrôle ukrainien. Les divergences sont nettes. Pour tenter d’équilibrer le rapport de force, Zelensky est venu avec le soutien visible d’une large délégation européenne : Emmanuel Macron, Giorgia Meloni, Friedrich Merz, Keir Starmer, Alexander Stubb, Ursula von der Leyen et Mark Rutte. Tous ont été accueillis à la Maison Blanche pour une réunion élargie. L’objectif : coordonner les positions et montrer un front uni face aux velléités russo-américaines.
Les Ukrainiens inquiets
En Ukraine, la rencontre est suivie avec anxiété. Tandis que les négociations se déroulent à Washington, les frappes russes se poursuivent. À Kharkiv, une attaque de drone a tué au moins cinq personnes, dont une fillette de 18 mois. Des bombardements ont également été signalés dans les régions d’Odessa, Soumy, Kherson et Donetsk. Le message de Moscou est clair : la guerre continue.Pour les Ukrainiens, cette rencontre symbolise à la fois l’espoir et la résignation. « Nous devons compter sur nous-mêmes », confie un soldat à Kiev. L’attente d’un soutien ferme se heurte à la réalité géopolitique : les compromis se dessinent loin du front.
La question centrale demeure : jusqu’où les États-Unis et leurs alliés sont-ils prêts à aller pour garantir la sécurité de l’Ukraine sans relancer l’escalade avec la Russie ? Des garanties de sécurité, inspirées de l’article 5 de la charte de l’OTAN, seraient en discussion. Mais les contours restent flous.Ce sommet n’engage pas que l’avenir de l’Ukraine. C’est toute l’architecture sécuritaire de l’Europe qui est en jeu. Si un accord venait à être conclu dans le dos des Européens, il marquerait un tournant stratégique majeur. D’où l’importance, pour les dirigeants européens présents à Washington, de faire entendre leur voix.
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