Le paludisme demeure une menace majeure en Afrique. Selon les données des Nations unies, 94 % des cas mondiaux de la maladie ont été enregistrés sur le continent en 2023, soit 246 millions de cas, avec 569 000 décès. Les enfants de moins de cinq ans représentent une part écrasante de ces pertes humaines : 76 % des décès liés au paludisme dans la région.
Jusqu’à présent, aucune option thérapeutique officiellement approuvée n’était disponible pour les nourrissons de moins de cinq kilos. Ces bébés, parmi les plus vulnérables, recevaient souvent des versions modifiées de traitements destinés à des enfants plus âgés un compromis risqué, exposant ces petits patients à des surdosages ou à une toxicité accrue.
Le nouveau médicament, au goût sucré et soluble dans le lait maternel, a été conçu spécifiquement pour répondre aux besoins physiologiques des nourrissons. Il offre désormais une solution sûre et efficace à une population trop longtemps négligée dans les stratégies de traitement antipaludéen.
Une mobilisation internationale
Cette avancée est le fruit d’un effort collectif impliquant huit pays africains : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Nigeria, la Tanzanie et l’Ouganda. Ces États ont joué un rôle central en participant aux essais cliniques déterminants ayant permis l’approbation du traitement par les autorités réglementaires suisses. Des procédures d’homologation accélérées sont désormais attendues à travers le continent africain pour garantir une distribution rapide.
L’introduction de ce traitement spécifique pour les nourrissons constitue un moment important dans la lutte contre le fléau. Pour l’Africa CDC , cette nouvelle formule devrait non seulement réduire de manière significative la mortalité infantile liée au paludisme, mais aussi renforcer la souveraineté sanitaire africaine en matière de recherche clinique et de production pharmaceutique.
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