Une crise diplomatique inhabituelle secoue les relations franco-américaines. Charles Kushner, ambassadeur des États-Unis en France, a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères suite à une lettre virulente adressée au président Emmanuel Macron, dans laquelle il dénonce « l’absence d’action suffisante » du gouvernement français face à la hausse des actes antisémites.« Aujourd’hui, ce n’est plus possible de tergiverser : l’antisionisme, c’est l’antisémitisme, point », écrit-il, insistant sur la nécessité d’appliquer plus rigoureusement les lois contre les crimes haineux.
Cette lettre fait écho à une autre missive du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu adressée à Macron, l’accusant d’« alimenter le feu antisémite » avec sa politique vis-à-vis de la Palestine.Le Quai d’Orsay a réagi vivement en qualifiant les accusations de Kushner d’« inacceptables » et « contraires au droit international ». Le ministère des Affaires étrangères a souligné que « le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des États » est un principe fondamental de la Convention de Vienne (1961) qui régit les relations diplomatiques.
« L’intervention de l’ambassadeur n’est pas à la hauteur de la qualité du lien transatlantique entre la France et les États-Unis », a précisé le ministère, qui a convoqué Kushner lundi pour lui faire part de la colère française.
Que risque Kushner ?
Malgré la gravité des propos et la convocation, Charles Kushner bénéficie d’une immunité diplomatique totale en vertu de la Convention de Vienne, qui protège les diplomates de toute procédure pénale ou administrative dans leur pays d’accueil.Magnat de l’immobilier et proche du clan Trump, Kushner est devenu ambassadeur malgré une absence totale d’expérience diplomatique. Il est aussi le père de Jared Kushner, gendre de Donald Trump, ce qui lui confère un poids politique non négligeable.
Son parcours est marqué par des scandales judiciaires : en 2005, il a été condamné à deux ans de prison pour évasion fiscale, contributions illégales à des campagnes électorales et subornation de témoins, dans une affaire impliquant un chantage à la sextape contre son beau-frère.
Laisser un commentaire