Dans l’État de Borno, au nord-est du Nigeria, l’école était bien plus qu’un lieu d’apprentissage : c’était un refuge pour les enfants ayant échappé aux griffes de Boko Haram. Mais depuis le retrait brutal du financement de l’USAID, des centaines d’entre eux ont été forcés de quitter les bancs de l’école.
Parmi eux, I. P, 14 ans, qui n’a pas remis les pieds dans une salle de classe depuis que son village a été attaqué par les extrémistes il y a huit ans. Cette année, sa candidature à une école gratuite pour enfants victimes du terrorisme a été rejetée.L’école qui aurait pu changer sa vie s’appelle Future Prowess Islamic Foundation.
Fondée en 2007 à Maiduguri, avant même le début du conflit, elle a accueilli plus de 3 000 enfants, dont de nombreux orphelins de guerre.Mais cette année, les coupes budgétaires américaines ont frappé de plein fouet : 700 enfants renvoyés, 20 enseignants licenciés, plus aucune nouvelle inscription, et de nouvelles réductions à venir.
En cause, le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) sous l’administration Trump, qui a coupé net les fonds alloués à plusieurs ONG locales, autrefois soutenues pour assurer santé, éducation et aide sociale.
Depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009, le nord-est du Nigeria est l’épicentre d’un conflit ayant fait plus de 35 000 morts et déplacé 2,6 millions de personnes dans la région du lac Tchad.Entre 2023 et 2024, les États-Unis ont investi 1,5 milliard de dollars dans des projets humanitaires au Nigeria. Mais aujourd’hui, à part quelques programmes comme PEPFAR, la majorité des aides se sont arrêtées.
Le Royaume-Uni s’est également désengagé, invoquant ses propres difficultés économiques.Dans un pays où plus de 10 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, selon l’UNICEF, l’État nigérian n’alloue que 4 à 7 % de son budget à l’éducation bien en dessous des 15 à 20 % recommandés par l’UNESCO.
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