Face à la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, la Turquie durcit le ton contre Israël. Lors d’une session parlementaire consacrée à la crise, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a annoncé de nouvelles mesures visant à garantir l’application stricte des sanctions décidées par Ankara.
« En matière de sanctions contre Israël, aucun pays au monde n’est allé aussi loin que la Turquie », a affirmé le chef de la diplomatie turque devant les parlementaires.Depuis mai 2024, la Turquie avait officiellement mis fin à tous ses échanges commerciaux avec Israël. Mais face aux soupçons de contournement de l’embargo par des voies indirectes, Ankara renforce son dispositif.
Les ports turcs sont désormais fermés à tous les navires israéliens, qu’ils soient détenus, gérés ou exploités par une entité liée à Israël. Les navires turcs, de leur côté, n’ont plus le droit de se rendre dans les ports israéliens. La compagnie maritime israélienne ZIM a confirmé avoir reçu l’avis officiel des autorités portuaires turques.Le gouvernement turc envisage également un élargissement de la fermeture de son espace aérien aux vols civils israéliens.
Depuis fin 2023, seuls les vols militaires et officiels étaient interdits : en novembre 2024 et en mai dernier, les avions transportant le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’étaient déjà vu refuser l’accès à l’espace aérien turc.
Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent actuellement dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville du même nom et ses environs. La quasi-totalité de la population a été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre. Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), a tiré la sonnette d’alarme après une visite sur place : Gaza est « à un point de rupture », a-t-elle déclaré.
L’aide humanitaire, bloquée en mars puis partiellement réintroduite en mai 2025, reste insuffisante, selon les organisations sur le terrain. Le bilan humain de l’offensive israélienne dépasse désormais les 62 900 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
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