Le conglomérat qatari Al-Mansour Holding prévoit des investissements dans plusieurs secteurs stratégiques de la République démocratique du Congo. Objectif : renforcer durablement l’économie du pays, face au retrait de l’aide internationale.
Le gouvernement congolais a annoncé, le mercredi 3 septembre, qu’un projet d’investissement de 21 milliards de dollars est actuellement en discussion avec le groupe privé qatari Al-Mansour Holding, dirigé par le cheikh Mansour Ben Jabor Ben Jassim Al Thani, membre de la famille royale du Qatar.Ce plan ambitieux, présenté comme une initiative multisectorielle, vise plusieurs piliers économiques du pays, notamment l’agriculture, les finances, les mines, la pharmacie et les hydrocarbures.
Le cheikh Mansour s’est rendu à Kinshasa le mardi précédent, dans le cadre d’une tournée africaine plus large. Lors de sa rencontre avec la Première ministre Judith Suminwa, la délégation qatarie a remis une lettre d’intention précisant les contours de l’investissement, évalué à près de 21 milliards de dollars (environ 18 milliards d’euros).« Ce projet vise à bâtir une coopération économique durable entre la RDC et le Qatar, en capitalisant sur les ressources naturelles et humaines congolaises », a déclaré un conseiller du Premier ministre, sous couvert d’anonymat.
Offensive économique et diplomatique
Le Qatar avait déjà annoncé en août un plan d’injection de 70 milliards de dollars dans quatre pays d’Afrique australe. Une offensive économique qui intervient alors que plusieurs pays africains, dont la RDC, font face à une baisse significative des aides internationales, notamment américaines, depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017.Au-delà de l’économie, Doha renforce aussi son influence diplomatique en Afrique centrale.
En mars dernier, le Qatar a réussi à réunir à Doha les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda), pour discuter de la situation dans l’Est congolais, en proie aux violences du groupe armé M23. Cette médiation a contribué à la signature d’un accord de paix en juin à Washington, après plusieurs mois de tensions.Pour l’heure, aucun calendrier officiel n’a été communiqué concernant la signature ou le lancement du projet. Mais les signaux envoyés par les deux parties laissent présager une volonté commune d’aller de l’avant rapidement.
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