L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, témoin central dans l’affaire des soupçons de financements libyens de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, est mort ce mardi à Beyrouth, à l’âge de 75 ans. La nouvelle a été confirmée par son avocate.
Ce décès survient à quelques jours seulement du verdict du procès de l’ancien président français, contre lequel le parquet a requis sept ans de prison.Ziad Takieddine a été l’un des principaux protagonistes de cette affaire à forte portée politique et judiciaire. En 2011, dans une vidéo diffusée par Mediapart, il affirmait avoir remis personnellement cinq millions d’euros en liquide à Nicolas Sarkozy et à son directeur de cabinet de l’époque, Claude Guéant, entre 2006 et 2007. L’argent aurait, selon lui, été envoyé par le régime libyen de Mouammar Kadhafi.
Poursuivi en France pour complicité de corruption, trafic d’influence et corruption active, Takieddine avait été extradé vers la France en 2020 avant de fuir à nouveau au Liban. Le 11 novembre 2020, dans un entretien à la presse française, il avait étonnamment rétracté ses accusations contre Sarkozy, tout en accusant le juge d’instruction Serge Tournaire d’avoir déformé ses propos.
Mais, auditionné à Beyrouth en janvier 2021 par des juges français, il était revenu sur ses déclarations et avait réaffirmé ses accusations contre l’ancien président.
La disparition de Ziad Takieddine ne met pas fin à l’affaire, mais elle en rebat les cartes. Son absence définitive prive la justice d’un témoin-clé, ce qui pourrait peser sur l’issue politique, médiatique et judiciaire du procès.
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