Dans son dernier communiqué signé Guy Dossou Mitokpè , le Parti Les Démocrates dénonce avec force la décision de justice rendue par le Tribunal de première instance de Cotonou , et déclare que seule la Cour constitutionnelle devrait être compétente pour trancher les litiges liés au parrainage. Un rappel juridique légitime ? Sans doute. Mais ne serait-ce pas là, au fond, un contresens politique ?
En revendiquant l’exclusivité de la Cour constitutionnelle sur tous les aspects du contentieux électoral, le parti semble oublier que la justice ordinaire joue un rôle crucial dans le contrôle et la régulation rapide des procédures électorales, surtout lorsqu’il s’agit d’actes préparatoires comme le retrait d’une fiche de parrainage.
Priver les tribunaux ordinaires de cette capacité selon un juriste interrogé, c’est « risquer d’alourdir inutilement le processus et de fermer des voies légales » accessibles aux citoyens.Plus encore, ce recours systématique à la Cour constitutionnelle peut apparaître comme une stratégie de contournement, visant à protéger des intérêts partisans sous couvert de défense du droit. Le vrai défi pour le Bénin, à l’aube d’une présidentielle décisive, n’est-il pas plutôt d’assurer une justice électorale efficace, rapide et crédible, respectant à la fois la lettre et l’esprit de la loi ?
En politique, le respect des institutions, aussi imparfaites soient-elles, est une condition essentielle pour garantir la stabilité et la confiance des citoyens.Le Parti Les Démocrates, en s’arc-boutant sur cette bataille juridique, donne l’impression de vouloir jouer la carte de l’opposition systématique plutôt que celle de la responsabilité démocratique.ll est urgent que tous les acteurs politiques fassent preuve de maturité et cessent ces provocations juridiques. La stabilité du Bénin et la crédibilité de ses élections sont en jeu. Jouer avec la justice électorale, c’est jouer avec l’avenir même du pays.
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