À trois jours du premier tour de la présidentielle ivoirienne, l’ex-président Laurent Gbagbo dénonce un « coup d’État civil » et soutient les manifestants qui contestent le rejet de sa candidature, dans un pays au bord de la crise.
Depuis deux semaines, la Côte d’Ivoire est le théâtre de violentes manifestations contre cette exclusion jugée illégitime par une partie de la population. Ces mouvements de contestation ont fait au moins quatre morts, dont un gendarme, et entraîné l’arrestation de plus de 700 personnes, une soixantaine d’entre elles étant condamnées à trois ans de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ».
Face à cette crise sociale et politique, Laurent Gbagbo adopte une position claire et sans équivoque : « Je ne leur demande pas de descendre dans la rue, mais ceux qui manifestent contre ce braquage électoral, je les soutiens ».À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne, l’ancien président Laurent Gbagbo est sorti de son silence dans une interview exclusive accordée à AFO Média, mercredi 22 octobre 2025.
Sa candidature, rejetée par le Conseil constitutionnel au motif de sa radiation de la liste électorale liée à une condamnation pénale, ainsi que celle de Tidjane Thiam, ont profondément bouleversé le paysage politique ivoirien.Dans cet entretien d’une cinquantaine de minutes, Gbagbo n’a pas mâché ses mots. Pour lui, ce scrutin « n’est pas une élection, c’est un coup d’État civil ». « Ceux qui pouvaient gagner ces élections ont été écartés », affirme-t-il avec force, dénonçant ce qu’il qualifie de « braquage électoral » orchestré par des acteurs politiques et institutionnels qu’il accuse de manipuler le processus démocratique.
Le spectre d’une crise post-électorale plane à l’horizon, alors que la communauté internationale observe avec attention l’évolution de la situation.Alors que le Conseil constitutionnel a validé la candidature d’Alassane Ouattara pour un nouveau mandat, la parole de Laurent Gbagbo résonne comme un défi lancé à l’autorité établie et un appel vibrant à une mobilisation citoyenne.