Les Forces de soutien rapide (FSR) étendent leur contrôle sur le Darfour, au Soudan, provoquant une escalade dramatique des violences contre les civils. À El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, des exécutions massives de malades et de blessés ont été signalées, notamment à l’hôpital Al-Saoudi. Selon la Coordination soudanaise des comités de résistance, les FSR ont « tué de sang-froid » les patients ou les ont laissés mourir sur place.
Des images satellites analysées par le Humanitarian Research Lab de l’École de santé publique de Yale montrent des amas d’objets correspondant à la taille de corps humains et des zones décolorées rougeâtres autour des hôpitaux, confirmant la violence. Les FSR ont coupé les communications dans la ville, rendant difficile toute vérification indépendante. Jusqu’à 2 000 civils auraient été tués en trois jours. Une survivante raconte :
« Ils ont pris tout ce que nous possédions, fouillé nos sous-vêtements et nous ont laissés sans rien. Ceux liés à l’armée étaient exécutés.
Une population piégée et une crise humanitaire
Environ 177 000 civils restent bloqués à El-Fasher, au milieu d’un siège de 18 mois. Depuis le 26 octobre 2025, plus de 36 000 personnes ont fui, mais beaucoup sont toujours vulnérables à des massacres ciblés, des violences ethniques et des exactions continues. La famine et les maladies, comme le choléra, aggravent la catastrophe humanitaire dans un pays où 14 millions de personnes ont été déplacées depuis le début du conflit en avril 2023.
Le conflit oppose depuis 2023 les Forces armées soudanaises (FAS) aux FSR, dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemeti), autour de l’intégration des milices FSR dans l’armée. Les deux camps ont été accusés de graves violations des droits humains, mais les FSR sont particulièrement ciblées pour leur violence systématique et leur politique génocidaire, héritée des milices Janjawid responsables des massacres du Darfour entre 2003.
Les FSR bénéficieraient de livraisons d’armes en provenance des Émirats arabes unis via le Tchad, tandis que les FAS sont soutenues par l’Égypte et le Qatar. La lutte pour le Darfour, riche en ressources comme l’or, permet aux FSR de financer leurs opérations militaires et de renforcer leur emprise sur les populations civiles.
