La saignée continue au parti Les Démocrates (LD). Cinq députés ont annoncé, vendredi 31 octobre 2025, leur démission collective à la suite de désaccords profonds sur la gouvernance interne du parti politique présidé par l’ancien chef d’État Boni Yayi.Les élus concernés sont Chantal Adjovi, B. Léansou Do-Rego, Joël Godonou, Dénise Houmenou et Constant Nahum.
Tous ont lu une déclaration commune à Cotonou dans laquelle ils dénoncent un climat politique devenu, selon leurs termes, « invivable » au sein du parti.Les députés estiment que le parti a perdu son cap démocratique et se trouve désormais miné par la méfiance et la peur. « Jour après jour, la ligne directrice du parti a décliné vers une paranoïa destructrice et un esprit de revanche », ont-ils affirmé, accusant la direction d’entretenir la suspicion envers toute personne supposée proche du président Patrice Talon.
Ils reprochent à Boni Yayi d’avoir laissé se développer un système fermé où « la confiance s’est érodée » et où les divergences sont perçues comme des trahisons.
« Le parti Les Démocrates, dans son état actuel, n’est plus en mesure d’incarner les valeurs de démocratie et de justice sociale », ont-ils ajouté. Cette série de défections accentue la crise que traverse Les Démocrates, seul parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale depuis 2023. Sa cohésion interne, déjà mise à rude épreuve, apparaît désormais compromise.
La fracture interne pourrait coûter cher à la formation. L’image d’un parti miné par la « paranoïa politique » et les règlements de comptes internes risque de compliquer la mobilisation des militants à l’approche des élections.