L’INF de Cotonou a lancé la « Journée Rose » pour alerter sur le lien entre violences faites aux femmes et risques accrus de cancers. Dépistage, prévention et accompagnement psychologique ont été au cœur des discussions.
L’Institut national de la Femme (INF) a organisé vendredi à Cotonou la « Journée Rose », une rencontre scientifique et humanitaire dédiée aux violences basées sur le genre et à leur impact sur la santé féminine, notamment le développement des cancers. L’événement a rassemblé des médecins, psychologues, gynécologues et acteurs institutionnels pour partager connaissances, stratégies de prévention et outils d’accompagnement.
Sous le thème « Violences faites aux femmes et risques accrus de cancer : brisons le silence », la présidente de l’INF, Huguette Bokpè Gnacadja, a mis en lumière le double silence qui entoure les violences et les maladies graves.
« Ce sont deux blessures qu’on préfère souvent taire, deux souffrances dont l’une est dans la chair, l’autre dans l’âme et l’esprit », a-t-elle déclaré.
Selon elle, stress chronique, anxiété, dépression et affaiblissement du système immunitaire constituent autant de facteurs pouvant retarder le diagnostic et aggraver les cancers. La présidente a rappelé que la peur, la honte ou la dépendance empêche encore trop de femmes de consulter ou de demander de l’aide.
Dépistage précoce : un enjeu vital
Le Dr Freddy Gnangnon, chirurgien et oncologue du ministère de la Santé, a présenté les chiffres alarmants : au Bénin, le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes, suivi du cancer du col de l’utérus, et représente la principale cause de mortalité par cancer tous sexes confondus. « La prévention, le dépistage et un traitement précoce sont essentiels pour sauver des vies », a insisté le Dr Gnangnon.
Accompagnement psychologique : gérer stress et traumatisme
Abiola Souliatou, psychologue clinicienne, a expliqué que le stress et les traumatismes liés aux violences peuvent affaiblir la santé physique et favoriser l’apparition de maladies graves. Elle recommande des stratégies de gestion personnelle du stress et du traumatisme pour limiter l’impact des violences sur la santé.La « Journée Rose » a permis de créer un espace d’information, d’écoute et de coordination entre spécialistes médicaux, psychologues et acteurs sociaux. Les participants se sont engagés à poursuivre la sensibilisation sur les cancers du sein et du col de l’utérus, au-delà du mois d’octobre, afin de protéger et sauver davantage de femmes.
« Briser le silence, c’est comprendre, prévenir, protéger et sauver des vies », a conclu la présidente de l’INF