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Poupées sexuelles représentant des enfants : la France renforce les contrôles sur les acheteurs

La Haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, a annoncé lundi le renforcement des contrôles sur les personnes achetant des poupées sexuelles à l’apparence d’enfants, afin de vérifier si des enfants sont en danger dans leur entourage.

Ces objets ont récemment été signalés à la justice, notamment via le site Shein, géant de l’e-commerce asiatique, qui assure les avoir retirés de sa plateforme en France. Selon Sarah El Haïry, ces poupées « sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent parfois avant de passer à des sévices sur des enfants ».

« Quand vous faites l’achat d’objets aussi ignobles, il y a un risque accru de passer à l’acte. Les enfants qui sont aux alentours doivent être protégés », a-t-elle déclaré sur BFMTV.

Elle a précisé que d’autres plateformes étaient également concernées : « Il n’y a pas que Shein, nous avons été alertés sur d’autres cas », a-t-elle indiqué sur FranceInfo. Ces poupées ne sont pas seulement pornographiques, mais pédopornographiques, ce qui les rend illégales en France. Les contrevenants s’exposent à jusqu’à 7 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

La Haute-commissaire souhaite que les plateformes transmettent des informations sur les acheteurs, « ce qui nous permettra de lancer des contrôles et de vérifier si des enfants sont en danger ». Elle rappelle l’ampleur du phénomène : « Toutes les trois minutes, un enfant subit des violences sexuelles. »

Pour elle, « les hommes qui possèdent ces poupées sont potentiellement des pédocriminels qui passeront à l’acte sur des enfants ». Elle souligne l’importance d’agir sur toute la chaîne, depuis les fournisseurs jusqu’aux détenteurs de ces objets à leur domicile.

Véronique Béchu, spécialiste de la lutte contre la pédocriminalité et ancienne commandante de police, confirme que la fabrication, l’achat, la diffusion ou la détention de ces poupées constitue une infraction pénale. Elle insiste sur la nécessité d’identifier les acheteurs, car « consulter des images ou posséder des poupées sexuelles représentant un mineur participe du comportement pédocriminel et ne constitue en aucun cas un frein au passage à l’acte ».

Pour comparaison, 44 % des personnes ayant une activité pédocriminelle en ligne finissent par passer à l’acte physiquement, souligne Véronique Béchu. « Un individu qui a des rapports sexuels avec une poupée représentant un enfant risque de s’en prendre à un enfant réel », avertit-elle.

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