Inconnu du grand public il y a encore quelques années, Zohran Mamdani vient de réussir un exploit politique inédit : à 34 ans, il a remporté la mairie de New York, devenant ainsi le premier maire musulman et l’un des plus jeunes élus à diriger la plus grande ville des États-Unis.
Selon les résultats publiés dans la nuit du 4 au 5 novembre par l’agence Associated Press, le candidat démocrate Zohran Mamdani a obtenu 50,4 % des voix, devançant Andrew Cuomo (41,6 %) et le républicain Curtis Sliwa (7,1 %).
Le taux de participation, exceptionnellement élevé, a atteint près de deux millions de votants, un record depuis 1969 dans la métropole.
« New York peut montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre », a lancé Mamdani devant une foule en liesse dans son quartier d’Astoria, dans le Queens. Né en Ouganda dans une famille d’origine indienne, arrivé à New York à l’âge de 7 ans, Zohran Mamdani s’est imposé comme la figure montante de la gauche progressiste américaine.
Membre du mouvement des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), il défend une ligne sociale ambitieuse : encadrement des loyers, bus et crèches gratuits, et lutte contre la vie chère.
Accusé de « communisme » par Donald Trump, Mamdani revendique au contraire une politique « de dignité et d’espoir ». Son message a séduit une génération d’électeurs jeunes et issus des minorités, frustrés par l’immobilisme du Parti démocrate traditionnel.
Trump, le grand perdant du scrutin
Farouche opposant au président américain, Zohran Mamdani a mené sa campagne en dénonçant la politique anti-immigration et les raids fédéraux menés dans plusieurs grandes villes.
Donald Trump, qui avait personnellement appelé à « faire barrage » au candidat progressiste, a réagi sur sa plateforme Truth Social : « Les Républicains ont perdu ce soir à cause de la paralysie budgétaire et d’un candidat extrémiste soutenu par la gauche radicale. »
Malgré cette victoire, Zohran Mamdani devra composer avec un parti divisé. Des figures majeures comme Chuck Schumer ou Hakeem Jeffries ne l’ont soutenu que du bout des lèvres, voire pas du tout. Cette défiance interne augure d’un mandat difficile, marqué par la nécessité de concilier idéalisme progressiste et pragmatisme budgétaire.
À partir du 1er janvier 2026, Zohran Mamdani prendra les rênes d’une ville aux inégalités criantes et à la pression immobilière record.
Pour ses partisans, son élection symbolise un tournant :
« C’est le début d’une nouvelle ère pour New York, une ère de justice sociale et d’inclusion », estime Costas Panagopoulos, politologue à Northeastern University.
Reste à savoir si le jeune maire parviendra à transformer cette victoire historique en changement concret dans la ville qui ne dort jamais.
