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Des piqûres d’abeilles contre la maladie ? L’apithérapie fait débat au Kenya

Au Kenya, de plus en plus de patients se tournent vers l’apithérapie, une méthode qui utilise le venin d’abeille pour soulager certaines maladies chroniques. Si certains affirment en ressentir les bienfaits, les scientifiques appellent à la prudence.Au Kenya, une méthode de soin peu commune suscite l’intérêt : l’apithérapie, ou traitement par le venin d’abeille.

Proposée par l’entreprise Bellafam Africa, cette pratique attire des patients souffrant de maladies auto-immunes ou inflammatoires chroniques.Parmi eux, Rose Mwangi, atteinte de lichen plan, une affection cutanée douloureuse.« J’ai essayé les médicaments habituels, mais les stéroïdes me donnaient des effets secondaires très pénibles », raconte-t-elle.« Après sept séances d’apithérapie, ma peau est redevenue nette, sans éruption. Je suis heureuse que ma peau revienne à la normale. » Selon Stephen Kimani Kaboyo, ingénieur et fondateur de Bellafam Africa, cette forme de soin s’inspire de la médecine alternative chinoise et de l’acupuncture.Le principe est simple :
« L’abeille pique directement la zone douloureuse. Le venin stimule la réaction immunitaire et pousse le corps à produire des anticorps pour soulager la douleur. »À Nairobi, de plus en plus de patients curieux tentent l’expérience, séduits par une approche naturelle et non médicamenteuse.Mais cette pratique n’est pas sans risques.

Le Dr Sevgan Subramanian, chef de l’équipe environnement à l’ICIPE (Centre international de physiologie et d’écologie des insectes), met en garde :
« Si l’on ne comprend pas bien les réactions du corps, la thérapie au venin d’abeille peut s’avérer dangereuse, voire fatale. »
Certaines personnes peuvent développer des réactions allergiques sévères.Même pour les patients non allergiques, le scientifique insiste : « L’apithérapie doit être utilisée comme un complément, et non comme un traitement médical à part entière. »

Entre engouement et prudence

Si l’apithérapie continue de gagner du terrain au Kenya, les chercheurs réclament davantage d’études cliniques pour en évaluer les effets.
Le venin d’abeille pourrait receler un potentiel thérapeutique, mais son utilisation exige encadrement et précaution.Pour l’heure, la science reste partagée entre espoir et méfiance, face à un traitement où la nature pique la curiosité autant qu’elle interroge la raison

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