Les données publiées par le Bloc Républicain (BR) et l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) pour les législatives du 11 janvier 2026 offrent un aperçu précis du positionnement réel des femmes dans la compétition électorale. Si les quotas imposés par la loi permettent d’afficher une présence féminine significative, l’analyse des candidatures hors quotas révèle un engagement politique beaucoup plus limité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
21 femmes hors quotas : un taux de 12,35 %
Les deux partis de la mouvance totalisent 170 candidatures hors quotas, dont 21 femmes. Ce chiffre représente 12,35 % de l’ensemble, bien en dessous de ce que serait une parité minimale souhaitée ou un effort politique marqué. Parmi ces 21 femmes, seulement cinq sont titulaires, les autres étant reléguées au statut de suppléantes. Ce faible nombre montre que les partis accordent aux femmes un espace marginal dans les positions obtenues par choix politique, indépendamment des obligations légales.
Répartition contrastée : le BR en léger avance
L’examen par parti met en lumière une différence notable :
Bloc Républicain (BR) : 11 femmes hors quotas, soit 6,47 %, dont 4 en position de titulaire.
Union Progressiste Le Renouveau (UPR) : 10 femmes hors quotas, soit 5,88 %, mais une seule titulaire — Marguerite Agbanzè, quatrième sur la liste de la 5e circonscription.
Ces données montrent une stratégie plus ouverte du BR, qui place davantage de femmes en tête ou dans des positions visibles, même si les chiffres restent modestes. À l’inverse, l’UPR concentre l’essentiel de ses candidatures féminines sur des postes de suppléantes, limitant de fait leur visibilité et leurs chances d’influence réelle.
Cinq têtes d’affiche féminines, aucun progrès depuis 2023
Le nombre de femmes conduisant une liste demeure stable : quatre têtes de liste, toutes issues du BR, comme en 2023. Elles sont :
Albertine Assikidana (21e circonscription)
Alimatou Badarou (15e)
Chantal Ahyi (16e)
Sofiatou Schanou (19e)
La candidature la plus emblématique est celle d’Albertine Assikidana, qui affrontera le président sortant de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, dans la 21e circonscription. Ce positionnement constitue l’un des rares cas où une femme mène directement une bataille à forte visibilité politique.
Le rôle décisif des quotas : 117 femmes au total
Les quotas imposent à chaque parti d’intégrer 24 femmes, qu’elles soient titulaires ou suppléantes. Ainsi, les deux partis totalisent 96 femmes via quotas, qui s’ajoutent aux 21 candidates hors quotas.
Résultat : 117 femmes candidates, soit 26,83 % de l’ensemble.
La comparaison entre les deux chiffres clés 12,35 % hors quotas et 26,83 % avec quotas — démontre que la loi double quasiment la représentation féminine. Sans quotas, la participation des femmes serait nettement plus faible.
Une féminisation encore contraignante
L’analyse des données indique une réalité claire : la présence féminine dépend largement du dispositif légal, tandis que les positions stratégiques hors quotas restent majoritairement réservées aux hommes. Les législatives de 2026 marquent donc un progrès surtout institutionnel, plus que politique.