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Léon XIV en Turquie : Retour sur les terres du ‘Concile de Nicée´1 700 ans après

Le pape Léon XIV a entamé ce jeudi 27 novembre son premier voyage à l’étranger depuis son élection en mai dernier. Une visite de quatre jours placée sous le signe du dialogue interreligieux, de l’œcuménisme et du souvenir du premier concile de Nicée, tenu il y a 1 700 ans dans l’actuelle ville d’Iznik, en Turquie.

Une étape hautement symbolique pour le début du pontificat

En choisissant la Turquie comme première destination, Léon XIV s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur François, décédé en avril, qui avait prévu d’y célébrer l’anniversaire du concile de Nicée. Berceau du christianisme, la Turquie compte aujourd’hui moins de 100 000 chrétiens sur près de 86 millions d’habitants dont seulement 25 000 à 30 000 catholiques ce qui confère à ce voyage une portée particulière pour les communautés locales.

Depuis la dernière visite papale en 2014, l’attente était immense parmi ces fidèles, ravis de voir le nouveau pontife placer l’œcuménisme au cœur de son premier déplacement.

Accueil officiel à Ankara : paix, dialogue et diplomatie

Arrivé à la mi-journée à Ankara, Léon XIV a été reçu au palais présidentiel par Recep Tayyip Erdogan lors d’une cérémonie marquée par les hymnes nationaux et des coups de canon.
Erdogan a rappelé les ambitions diplomatiques de son pays, de l’Ukraine à Gaza, saluant la « droiture » de la position du pape sur la question palestinienne. Il a également dénoncé la montée de « l’islamophobie » en Occident, citant le Document sur la fraternité humaine signé par François en 2019.

De son côté, Léon XIV a insisté sur le rôle unique de la Turquie :
« Carrefour de cultures et de religions, la Turquie est un pont dont le monde a besoin. Plus que jamais, nous avons besoin de personnalités qui favorisent le dialogue. »

Un message adressé à la fois au monde musulman, aux chrétiens d’Orient et aux diplomaties en quête de médiation.
Iznik, cœur historique du voyage : un concile fondateur revisité
Le moment fort de ce déplacement aura lieu vendredi à Iznik, l’ancienne Nicée, où fut défini en 325 le Credo, pierre angulaire de la foi chrétienne.

Léon XIV y sera rejoint par le patriarche orthodoxe Bartholomée et des représentants d’autres Églises, pour une rencontre organisée près des fouilles de l’ancienne basilique Saint-Néophyte, découverte sous les eaux du lac en 2014.Un rendez-vous pensé comme un puissant geste œcuménique, dans un contexte international où les divisions religieuses sont souvent instrumentalisées.

Un voyage discret auprès du grand public turc, mais stratégique pour Ankara

Si l’événement mobilise fortement les communautés chrétiennes, il reste largement méconnu du grand public turc. Les médias proches du pouvoir le présentent surtout comme un signal diplomatique positif pour la Turquie, première étape du pontificat.
La chaîne A Haber évoque même un « choix motivé par les efforts de la Turquie pour mettre fin aux guerres à Gaza et en Ukraine », soulignant l’importance pour Ankara d’être perçue comme un acteur de paix.

Erdogan profitera probablement de ce déplacement pour rappeler que la Turquie demeure le premier pays d’accueil de réfugiés au monde une thématique chère au pape François, reprise par Léon XIV.

Une messe inédite à Istanbul samedi

Léon XIV célébrera samedi une messe publique dans une salle polyvalente d’Istanbul pouvant accueillir 6 500 personnes, un événement inédit dans un pays où les célébrations papales ont toujours eu lieu dans des lieux explicitement chrétiens.
Le pape poursuivra ensuite son voyage au Liban, à partir de dimanche, pour une visite également placée sous le signe du dialogue interreligieux et de l’accompagnement des communautés en crise.

Un pontificat placé sous le signe du dialogue

En revenant sur les terres du concile de Nicée, Léon XIV envoie un message clair : son pontificat sera orienté vers le rapprochement des Églises, la paix et la diplomatie spirituelle.
Un début de mandat marqué par la volonté de renouer les liens entre les religions dans une région où coexistent, souvent difficilement, héritages chrétiens et majorité musulmane

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