Bintou Keita a quitté la tête de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dimanche 30 novembre, mettant fin à près de cinq ans de mandat. Initialement prévu pour février 2026, son départ a été avancé pour des « raisons personnelles », selon la mission onusienne.
Une mission marquée par les tensions
Le départ de Bintou Keita intervient dans un climat de fortes tensions. Kinshasa réclame le départ d’un porte-parole de la MONUSCO, tandis que le groupe armé M23 accuse la mission d’être une « entité belligérante vaincue ». Le Rwanda, de son côté, critique la MONUSCO pour sa proximité supposée avec les autorités congolaises.
Sous son mandat, les Casques bleus se sont progressivement retirés du Kasaï, du Tanganyika et du Sud-Kivu entre 2021 et 2024, tout en maintenant une présence au Nord-Kivu et en Ituri, zones toujours instables.
Un parcours historique
Bintou Keita avait succédé à l’Algérienne Leila Zerrougui, devenant la deuxième femme à diriger la MONUSCO et la première issue d’Afrique subsaharienne. Avant cette nomination, elle était Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix à l’ONU depuis septembre 2017.
Son départ marque la fin d’une étape clé pour la mission onusienne en RDC, alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays reste fragile et les défis pour la MONUSCO nombreux.