Le Bénin a été secoué ce dimanche par une tentative de coup d’État orchestrée par un groupe de militaires se réclamant d’un « Comité militaire pour la refondation ». L’opération a débuté aux premières heures du jour, avec une attaque coordonnée contre la résidence du président Patrice Talon et plusieurs points stratégiques de la capitale.
Les forces loyalistes ont rapidement réagi, neutralisant la majorité des insurgés. Toutefois, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, présumé cerveau de l’opération et commandant du groupement des Forces spéciales, reste en fuite et fait l’objet d’une traque active.
Selon plusieurs témoins, les tirs ont commencé peu avant 6 heures dans le quartier résidentiel où se trouve la résidence présidentielle. Des militaires en uniforme lourdement armés ont tenté de prendre le contrôle de la demeure du chef de l’État.
Bien que l’assaut ait été repoussé, la ville a été plongée dans une atmosphère de tension extrême. « Les mutins sont retranchés. On nettoie, mais ce n’est pas fini. Nous sommes en sécurité », a confié un responsable politique présent sur place.
Parallèlement, les insurgés ont investi brièvement le siège de la télévision nationale, l’ORTB, où ils ont diffusé en boucle un message revendiquant le pouvoir au nom du Comité militaire pour la refondation. Les forces loyalistes ont ensuite repris le contrôle des locaux et coupé le signal, mettant fin à la diffusion de la propagande des mutins.
D’autres affrontements ont eu lieu durant la nuit au domicile du général de division Abou Issa, un cadre militaire de haut rang. Les tirs ont cessé vers 5 heures du matin après l’arrivée de renforts. Des hélicoptères ont survolé le centre de Cotonou et des quartiers stratégiques ont été quadrillés pour sécuriser la capitale et éviter toute nouvelle escalade.
Un bilan provisoire
À ce stade, 13 personnes ont été arrêtées : 12 mutins ayant pris d’assaut la SRTB et un ancien militaire radié, suspecté d’avoir apporté un soutien logistique. Les autorités poursuivent les recherches pour localiser les derniers fugitifs, en particulier Pascal Tigri, considéré comme le principal instigateur.
Le président Patrice Talon est sain et sauf. Dans une déclaration à la presse, il a salué la rapidité et la discipline des forces loyalistes, affirmant que « l’ordre républicain sera pleinement rétabli » et que « cette forfaiture ne restera pas impunie ».
L’objectif des autorités est désormais double : neutraliser les derniers instigateurs et comprendre les motivations exactes derrière cette tentative de prise de pouvoir.