La Libye, longtemps absente du radar des grandes compagnies pétrolières, voit aujourd’hui son attractivité remonter en flèche. Depuis 2024, la compagnie italienne Eni a repris ses activités sur le sol libyen, et cet intérêt s’est intensifié au cours de l’année 2025.
En juillet, Shell et BP ont confirmé avoir signé des accords avec la compagnie nationale libyenne, NOC, tandis qu’Exxon a annoncé en août son intention de se réengager dans le pays par le biais d’un accord d’exploration gazière.
Trente-sept compagnies ont été pré-qualifiées pour l’appel d’offres public lancé en mars, portant sur une vingtaine de blocs d’exploration, tant offshore qu’onshore. Une opportunité que les majors ne veulent pas manquer, alors que la Libye lance pour la première fois depuis 18 ans un appel d’offres pétrolier.
L’intérêt pour la Libye ne tient pas qu’à la rareté de tels appels d’offres. Le pays propose désormais des accords de partage de production plus avantageux, selon le président de Chevron, Mike Wirth. Ses réserves pétrolières restent parmi les plus importantes d’Afrique, renforçant l’attractivité du pays pour les investisseurs internationaux.
Le contexte énergétique mondial joue également en faveur de Tripoli : la demande pétrolière pourrait dépasser les prévisions dans les prochaines années, en raison du retard de la transition énergétique vers des sources plus propres. Cette dynamique implique la nécessité de nouvelles découvertes pétrolières, les champs actuellement exploités ayant une durée de vie limitée.
Tripoli vise 2 millions de barils par jour
Pour les autorités libyennes, cet appel d’offres est bien plus qu’une simple opération économique : il s’agit de moderniser le secteur énergétique et de relancer la production nationale, actuellement à 1,4 million de barils par jour.
L’objectif affiché : atteindre 2 millions de barils par jour d’ici la fin de la décennie. Cependant, une partie de la production libyenne reste concentrée dans l’Est du pays, sous le contrôle du général Haftar. Attirer de nouvelles compagnies internationales et se positionner comme une alternative au pétrole russe permet à Tripoli de renforcer son influence et sa légitimité.
Dans ce cadre, les autorités ont récemment promu le potentiel pétrolier libyen à Washington, lors d’une mission de séduction diplomatique fin novembre.
Avec cet appel d’offres, la Libye espère relancer son industrie pétrolière tout en se repositionnant sur la scène énergétique mondiale, alors que la demande en hydrocarbures reste forte et que les compagnies internationales sont à l’affût de nouvelles opportunités